le programme agathe

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eolien
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# 8 août 2008 11:21
Bonjour,

Retour sur le pébroque !

Les remarques pertinentes de Vonrichthoffen sur l'apect psychologique impactant la décision du pilote amènent ce commentaire :

Il y a la théorie. Ici les règles du vol VFR. Le pilote,qui ne peut plus conserver les conditions règlementaires doit se dérouter. Si les conditions ne le permettent pas, il doit alors engager la manoeuvre intitulée "Interruption volontaire du vol" sad , qui consiste à se poser dans un champ. Ce que l'on appelait avant «Aller aux vaches» tongue ...

Ca c'est la théorie.

Parce que dans la réalité du vol, ce n'est pas si simple. Se dérouter, et aller aux vâches, ne sont pas des décisions toujours faciles à prendre... in situ !
Le vol n'est pas tout blanc et tout à coup tout noir. Il devient gris et passe par toutes les teintes.

Par ailleurs, le pilote est victime d'une de ses meilleures qualités : son adaptabilité. Par là je veux dire que si les conditions se dégradaient instantanément, il prendrait vite sa décision. Mais les choses se dégradant progressivement, il va peu à peu s'adapter à son nouvel environnement et reculer d'autant sa prise de décision. C'est l'entrée dans l'entonoir.

Si vous ajoutez une pression latente, comme un rendez-vous important à l'arrivée, et cela poussera encore plus le pilote à différer ou à ne pas prendre la décision que pourtant, en toute rigueur, il devrait prendre.

Et c'est peut-être là que la présence du parachute peut l'entraîner à cette non-décision, car il sera inconsciemment rassuré par cette bouée : « Je peux prendre le risque d'y aller puisque si je suis dans une situation catastrophique, je sortirai le pébroque..." (le risque absolu, le crash, est effacé par l'éventuel recours au parachute...)

Mais après tout, pourquoi pas ? Si au final il y a un avion en vrac dans un bosquet et une famille bien vivante, certes un peu cabossée, assise sous un arbre écoutant le papa expliquant par téléphone au président de l'aéro-club où il peut récupérer son avion...

Moralité :
"Quand le temps se gâte, jouez Agathe !... grin

A vous lire,
Bonne journée,
Eolien777

(Message édité par eolien777 le 08/08/2008 11h24)
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eolien
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# 8 août 2008 11:31
Petit additif :

De l'imaginaire à la réalité des choses....

Revenons à notre pilote qui s'est fait coincer dans le mauvais temps... Les choses empirent, le voilà en radada, le nez contre le pare-brise pour avoir l'illusion de gagner quelques mètres sur la visibilité misérable que la brume se dispute à la bruine.

Qu'est ce qui l'a empêché jusque là de dire : « STOP  ! » et de grimper dans la couche de nuages ?...

Je dirais, entre-mêlés, le projet d'action maintenu, l'adaptation progressive aux éléments, le manque d'alternatives satisfaisantes, l'objectif à atteindre, le manque de confiance en sa capacité à voler IMC, la peur de l'inconnu car n'ayant jamais réalisé cette opération, et très forte, la peur du gendarme.

Parce que pour un pilote PPL, dire « si je me retrouve coincé, je monte aux instruments dans la couche » est une chose.
Prendre la décision, afficher l'assiette de montée sur l'horizon artificiel, mettre plein gaz, vérifier l'altitude de sécurité du secteur, rechercher, tout en pilotant aux instruments la fréquence de l'INFO du secteur, appeler et expliquer la situation (je suis un PPL, je suis en IMC, aidez-moi...) tout en faisant régner l'ordre à bord... c'est autre chose.
Un décrochage, un virage engagé, du givrage... en vol aux instruments...et c'est le dernier plongeon...

Alors, là, merci Agathe ! grin

Sous réserve que l'on puisse payer la facture : achat, installation, contrôles, tampons, et re-tampons, ... sad

Eolien777
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vonrichthoffen
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896 messages postés

# 9 août 2008 00:00
eolien777 a écrit :Il y a la théorie. Ici les règles du vol VFR. Le pilote,qui ne peut plus conserver les conditions règlementaires doit se dérouter. Si les conditions ne le permettent pas, il doit alors engager la manoeuvre intitulée "Interruption volontaire du vol" sad , qui consiste à se poser dans un champ. Ce que l'on appelait avant «Aller aux vaches» tongue ...

Ca c'est la théorie.
Parce que dans la réalité du vol, ce n'est pas si simple.
Tout à fait d'accord, voila les vieux fondamentaux des années trente, là où le législateur voyait un Tiger Moth en difficulté au dessus d'une France agricole de 35 millions d'habitants, avec à son bord deux risque-tout prêts à tenter un atterrissage en campagne à la vitesse phénoménale de 80 km/h. Ce n'est pas transposable à notre époque sur un HR-100 avec une famille à bord.
Quant à l'entonnoir, la meilleure défense est d'en parler et que l'info descende jusqu'à la base.
Ce sont souvent les usager qui ont obligé les instances compétantes à légiférer là où il y avait un vide juridique, en particulier dans le cadre d'un usage de véhicules auparavant inédits, on l'a vu avec le vol libre, les ULM, ainsi que dans d'autres secteurs avec par exemple les jet-ski, etc...Là, on a affaire juste à un équipement de sécurité, mais le vide juridique existe de facto de par la relative nouveauté du machin et surtout de par la nouveauté de l'usage. Il n'y a pas eu (heureusement) assez de cas, par exemple, pour savoir dans quel sens vont aller les jurisprudences au civil en cas de dommages causés à des tiers. Il se peut donc fort que le législateur ait encore un ou deux trains de retard sur l'usage et la pratique. Mais un zinc qui descend au bout d'un parachute a de toutes façons moins d'energie cinétique que s'il était en configuration d'approche. Il faut donc s'attendre à plus de vies sauvées et moins d'avions written-off si l'usage du parachute se généralise. Voilà qui pourrait plaire.
Si ça se trouve, nos enfants seront obligés d'avoir leurs avions légers équipés de ce parachute pour avoir le droit de décoller.
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eolien
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# 9 août 2008 07:26
Bonjour Vonrichthoffen,

OUi, et j'en reviens au problème du coût... Vu l'état actuel des finances des clubs, c'est autant d'argent en moins à mettre ailleurs....
Mais si ça peut sauver des vies...

Dès que je pourrais je me renseignerai auprès d'un club ULM pour voir s'ils ont des statistiques d'utilisation, et de coûts (achats, installation, entretien...)

Bonne journée,
Eolien777

(Message édité par eolien777 le 09/08/2008 07h40)
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bleriot
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53 messages postés

# 9 août 2008 12:42
J'ai connu autour de moi pendant 40 ans un bon nombre de cas d'atterrissages "en campagne" pour des causes aussi diverses que:
-météo
-pannes de moteur ou manque d'essence.
-perdu, c'est vrai il y a très longtemps.
Tous ces pilotes peuvent encore aujourd'hui vous raconter leur histoire.
Par contre, un certain nombres de mes amis pilotes ne vous raconterons pas leur histoire car ils sont morts lors des décollages ou lors de séances de voltige.
Il n'est absolument pas certain qu'un parachute leur aurait sauvé la vie lors de ces phases délicates.
Je suis intérréssé par des expériences simililaires.
Et surtout: "VOLEZ PRUDEMMENT" comme le répète souvent Bernard CHABBERT.
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eolien
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# 9 août 2008 22:21
Bonsoir,

Bonsoir,
Pour éclairer le débat et préciser la réalité des choses, voici un lien vers le BEA qui donnent les statistiques par familles d’accidents.

Statistiques accidents

Il appparait que les pertes de contrôles en vol sont les plus fréquentes.

Le parachute prend alors toute sa justification.

Bonne nuit,
Eolien777

(Message édité par eolien777 le 09/08/2008 22h22)
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nago
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5 500 messages postés

# 9 août 2008 23:27
Donc, non maitrise de l'avion parce que formation au pilotage non adéquate.
Mon instructeur, ayant remarqué que j'avais le nez plus souvent sur les instruments que dehors-(de formation de base électronicien et bon aux manip de labo)-a sorti de sa poche des rondelles de carton avec lesquels il obstrué les instruments. Plus de vario, plus de bille, plus de badin.
Voles et pilotes m'a t-il dit. Tu n'est pas dans un DC. Tu verras les nuages que tu ne dois pas traverser, tu verras le vent qui fléchit les branches des arbres, tu verras tes camarades à côté de toi, en dessous de toi, en dessus de toi.
Allons poser où tu devras décider par toi-même comment faire: Il ni a pas de radio, pas de bite. Seulement des vaches et des brebis qui paissent. Regardes d'où vient le vent . Le linge de la mémé, ici au bord du terrain t'indique le vent. Pilotes parce que tu voles. Sans badin, sens ta machine, sans vario regardes et sens si tu montes ou si tu descends. Tu es trop haut: glissade. Gaze, tu es trop court. Arrondi, tu as piloté.
Merci Monsieur Jacques.
Parachute? Sous le cul. Seulement si je suis assez haut pour me sortir d'une casse, pas pour me sortir d'un mauvais pilotage. (Pertes de contrôle)

Souvenirs.

Nago.
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Alexis02
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# 10 août 2008 10:48
Lien 1
Lien 2
Lien 3

Ce qui se passe dans le 3ème lien est effrayant... on voit le multi-axes atterrir dans une récolte de noix non?
Sinon, ce qui est toujours surprenant, c'est de voir que pas mal de choses ont été "inventé" plus tôt qu'on le crois.
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eolien
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# 10 août 2008 11:33
Bonjour Alexis02,

Merci pour ces liens !

Beaucoup d'années entre les deux exemples, et finalement, peu de différence (progrès?) entre les deux. Une fusée d'extraction et un parachute !

Autant la formule présentée est séduisante, autant j'ai peu d'espoir de la voir généralisée : le coût... sad

L'installation : fixation 3 points.

L'entretien : pliage du parachute à intervalles réguliers dans un atelier agréé par un plieur agréé... (ça sous entend convoyage de l'avion vers cet atelier... Aux frais de qui ? Au début on trouve des volontaires puis... sad

L'utilisation : il faut des conditions extrêmes :
- Par beau temps et bing ! Collision et survie du pilote (pour appuyer sur le bon bouton) et survie du système (pour se déployer)

- Par mauvais temps : il faut que le pilote ait su prendre suffisamment de hauteur.... S'il était en radada et qu'il a su monter à... 2 000 pieds... sans perte de contrôle trop près du sol, autant qu'il continue sous controle radar... grin

Affaire et sujet à suivre car très intérssant.

Bonne journée,
Eolien777

(Message édité par eolien777 le 10/08/2008 11h35)
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eolien
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Inscrit le 30/01/2008
6 996 messages postés

# 10 août 2008 14:53
nago a écrit :Donc, non maitrise de l'avion parce que formation au pilotage non adéquate.
Bonjour Nago,

Il faut aussi reconnaître que les autorités qui ont définit le programme d'instruction ne facilitent pas les choses.

D'un côté un examen aux QCM délirant. sad
C'est un travail de longue haleine où l'on perd beaucoup de temps, d'énergie et d'argent.
(on ferait passer l'exam à des professionnels, on aurait de grosses surprises. sad )

Je vois bien ce qu'il reste un an après l'exam ! sad
Il vaudrait mieux insister sur les choses pratiques, utiles, que toutes ces questions culturellement inutiles...

Faire la différence entre le "Need to know", et le "Nice to know"...

De l'autre un environnement qui s'est dégradé pour les pilotes privés. Les aéroports imposent des trajectoires d'arrivées complexes, une assistance au sol obligatoire coûteuse...
Résultat, des pilotes se cantonnent à leurs petits terrains pépères aux alentours et sont totalement déconnectés des procédures modernes.

Alors, lorsqu'enfin un stagiaire à son PPL théorique, qu'il est financièrement au bout de ses possibilités, on se dépêche d'aller au minimum pour le test en vol...

Le surplus de formation qu'il faudrait, pour les former convenablement au vol aux instruments est remis sine die...

D'autant que l'expérience montre que beaucoup de pilotes qui ont réussit au PPL ont besoin de souffler... Ils ont volé et travaillé intensément, la licence en poche, ils volent moins...

Eolien777

(Message édité par eolien777 le 10/08/2008 14h54)
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etops
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# 10 août 2008 15:08
nago a écrit :Seulement des vaches et des brebis qui paissent. Regardes d'où vient le vent . Le linge de la mémé, ici au bord du terrain t'indique le vent. Souvenirs.

Nago
plein de bon sens aéronautique , nago !

un instructeur de St Yan ( grand centre de calcul numérique ...) disait que les vaches avaient souvent le " cul " au vent . Vrai pour les charolaises : vrai pour les autres ?

(Message édité par ETOPS le 10/08/2008 15h09)
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eolien
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# 10 août 2008 16:16
Pas celles du forum, sûr !... grin grin
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bleriot
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# 11 août 2008 09:49
De moins en moins confiance dans les vaches, en effet par fort vent elles sont toutes alignées "les fesses au vent" mais par vent faible ?
De plus on les trouvent maintenant en train de ruminer, largement"alanguies" pour ne pas dire "avachies" alors qu'avant elles restaient tète haute, pouvons nous encore faire confiance aux vaches???
Pourquoi pensez vous que le PPL actuel est innaproprié?
Trop complexe?
On n'étudie plus la "sainte" glissade mais on pratique le "dérapage intèrieur" et le "dérapage extèrieur".
n'est-ce pas la mème chose expliqué autrement?
Pour ma part je reste pensuadé que la meilleure sécurité c'est l'entrainement en permanence sur toutes les phases un peu complèxes (pannes verticales et en campagne, repérage du bon champ etc...)
Le vrai problème c'est le trop faible nombre d'heures de vol éffectué par nos pilotes, il me semble qu'à moins de 20 heures par an il vaut mieux arréter pour reprendre plus tard en fonction de ses possibilités.
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eolien
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# 12 août 2008 01:26
On en revient toujours au même problème : les sous !
Parce que avec un petit budget, c'est très dur de faire 20 hrs...
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etops
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525 messages postés

# 12 août 2008 12:58
eolien777 a écrit :On en revient toujours au même problème : les sous !
Parce que avec un petit budget, c'est très dur de faire 20 hrs...
Un petit retour à l' Aviation Populaire ? tongue
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