Actualité aéronautique

Farnborough 2010 : Le GyroJet ... c'est quoi?

Article publié le 22 juillet 2010 par David Barrie

C'est la question que je me suis posée en arrivant devant le stand de cette petite entreprise britannique.

C'est en se promenant dans les allées des halls du salon qu'on peut trouver quelques petites sociétés proposant des solutions innovantes, sans conformisme. Derrière les chalets des grandes multinationales, se trouve cette start-up fondée en grande partie par des anciens de la Royal Air Force dans le but de fournir à l'armée de Sa Majesté un appareil de surveillance aérienne.

Ils ne se définissent pas comme des constructeurs d'avions, mais plutôt comme des fournisseurs de solution de surveillance. Et ce sera à terme la fonction principale de leur aéronef.

Normalement, pour la surveillance aéroportée, les opérateurs utilisent des hélicoptères, notamment en milieu urbain. Comme nous l'a précisé le directeur marketing, c'est un moyen cher à utiliser, mais offrant une enveloppe de vol appropriée au vol à basse vitesse. L'avion est plutôt à l'opposé; c'est un moyen moins cher à exploiter, mais qui bénéficie de mauvaises performances à basse vitesse. Le choix d'un autogyre s'est révélé être le plus judicieux à plusieurs niveaux : l'appareil présente de bonnes performances à basse vitesse et est stable; contrairement à un hélicoptère, on ne trouve pas de vibration car la voilure tournante n'a aucun mécanisme complexe; enfin, c'est une plateforme peu chère à l'achat et pour l'entretien.

Si le Gyrojet ne peut voler en position stationnaire, il peut toutefois voler à très basse vitesse et peut rester parfois à la verticale d'un point lorsque le vent le permet, aux environs de 25 noeuds. En croisière, l'autogyre vole à près de 150 noeuds.

GyroJetLa compagnie aurait pu concevoir un drone, mais elle mise sur l'atout d'avoir un opérateur dans la cabine pour être au plus près des actions à surveiller. Le pilote est situé derrière l'opérateur dans une configuration à deux personnes. Néanmoins, si l'opérateur venait à disparaître et laissait le pilote seul dans l'aéronef, cela ne créerait pas de problème au niveau du centre de gravité de l'autogyre. GyroJet a prévu d'installer l'opérateur au centre de gravité, ce qui ne nécessitera pas de modifications importantes sur l'appareil, si cette option venait à se présenter aux développeurs.

Le capteur a été apposé sous l'engin, à l'endroit le plus bas pour que l'opérateur ne soit pas gêné par le fuselage de l'autogyre.

Pour le fuselage, le choix a été fait de ne pas tout réalisé d'un seul tenant. Ce sont en fait des panneaux de composites qui ont été assemblés. En effet, en cas de choc, seuls les panneaux endommagés devront être changés. De plus, il sera ainsi possible aux futurs exploitants de poser de nouveaux capteurs ou d'autres systèmes de surveillance. Enfin, la dérive peut aussi être pliée pour que l'autogyre puisse rentrer dans un C-17 ou un container. Les concepteurs ont voulu garder une maniabilité importante sur l'appareil et l'ont équipé d'une gouverne bien visible sur la vue d'artiste (l'ensemble du drapeau britannique sur la photo ci-dessous) qui augmente aussi sa stabilité.

                                         GyroJet

Grace à l'utilisation de matériaux composites, cet autogyre présente une ligne très singulière. Le mât est en forme d'arc de cercle et la voilure tournante vient se poser juste au-dessus du poste de pilotage. Pratiquement rien dans ce mât si ce n'est une petite pompe hydraulique pour lancer les pales au démarrage. En effet, dès lors que l'autogyre prend de la vitesse, le vent relatif permet une rotation suffisamment importante pour assurer la portance qui gardera l'aéronef en l'air. Il faut cependant garder une vitesse suffisante qui va être fournie par un moteur Continental de 350 chevaux. L'équipe prévoit aussi d'y installer une turbine plutôt pour l'armée par des soucis au niveau du carburant. Enfin, si les moteurs diésel venaient à être aussi performants que les moteurs à pistons, Gyro-Jet pourrait en installer un à plus long terme.

Sur les côtés de l'autogyre, la société a installé de petites ailes destinées à recevoir des équipements, et notamment des missiles légers multi-rôles développés par Thalès. Cet équipement pourra se révéler essentiel sur des terrains d'opérations où l'aéronef ne remplira pas seulement des missions de surveillance.

Le Gyro-Jet est ouvertement fabriqué pour des nations émergeantes désirant exploiter un appareil efficace de surveillance à bas coût. Leur besoin réside dans un engin volant facile à entretenir et peu cher.

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