Actualité aéronautique

Bourget 2011 : Le Skylander de GECI prend de l'ampleur

Article publié le 22 juin 2011 par David Barrie

Une maquette grandeur nature de la cabine du SK-105 Skylander est en exposition statique au salon du Bourget. AeroWeb-fr.net a pu rencontrer son président, Serge Bitboul.

En ce jour très pluvieux, AeroWeb-fr.net s'est rendu sur le stand où se trouve la maquette cabine et le cockpit du futur Skylander de GECI International.

GECI a convié la presse pour faire part des dernières évolutions du programme. La conception de l'avion est désormais terminée et tous les fournisseurs ont été choisis à un an du premier vol et à quelques mois de l'assemblage final du premier exemplaire. L'avion doit sortir d'usine pendant le deuxième trimestre de 2012 suivi par une campagne de certification qui doit durer douze mois. Les premières livraisons interviendront juste après que l'avion sera certifié.

Serge Bitboul, PDG de GECI International est confiant alors qu'il vient d'enregistrer des engagements portant sur 30 avions et 20 options : "Le Skylander correspond à un marché important qui va de pair avec la croissance des pays émergents." La compagnie thaïlandaise Kan Air a signé un protocole d'accord pour cinq SK-105 assortis de trois options. L'indonésien PT Sky Aviation en a fait de même avec dix avions et dix options.; même chose pour le transporteur laotien Phongsavanh qui s'engage pour cinq appareils et trois options. Enfin, un client qui a préféré ne pas dévoiler son identité a signé une promesse un protocole similaire pour deux SK-105 Skylander.

Bitboul

Steven Udvar-Hazy, fondateur d'Air Lease (ALC), est passé au chalet de GECI pour voir le Skylander et s'est dit intéressé par l'appareil. C'est un avion qui pourrait correspondre à des besoins spécifiques que n'offre pas encore la société de leasing nouvellement créée.

Côté commandes fermes, la compagnie malaisienne TransAsia qui a commandé des A321neo a signé pour huit avions avec quatre options.

Serge Bitboul s'est étonné de cet engouement alors que l'avion n'a même pas volé et qu'il n'est pas construit. Il explique cette récolte par le fait que les compagnies aériennes dans les pays émergents notamment exploitent des appareils vieillissants et ont un besoin urgent de changer leurs avions." Même les compagnies "traditionnelles" opérant dans les Caraïbes ou en Polynésie voient la nécessité de commander des avions de ce type pour les déplacements au niveau local.

Des avions de ce type existent déjà et Serge Bitboul table sur son prix et sur ses innovations. Outre le Let L-410 qui est plus gros et demeure un avion ancien, l'autre concurrent du Skylander est le Dornier Do-228NG qu'a repris RUAG. Il est plus cher que le SK-105, et la différence n'est pas négligeable. RUAG vend son avion 6,8 millions d'euros quand GECI vend le sien 6,6 millions de dollars en version passager, soit 4,5 millions d'euros.

C'est cette version qui intéresse le plus les clients à l'heure actuelle. Elle peut accueillir dix-neuf passagers et deux pilotes au maximum ou 2,7 tonnes de fret. GECI dit étudier deux autres versions du SK-105 où la demande semble importante aussi. Un hydravion à partir d'une base Skylander avec des flotteurs est envisagé ainsi qu'une variante avec des sièges repliables pour une flexibilité accrue.

Gérard Longuet, Ministre français de la Défense, est passé sur le stand du Skylander et s'est montré enthousiaste par l'avion. L'Armée de l'Air a exprimé son intérêt pour remplacer ses Twin Otter sans que rien d'officiel ne soit signé ou déclaré.

SK-105

Le Skylander sera produit sur un seul et même site, à Chambley en Lorraine, pour atteindre cent dix avions par an d'ici l'horizon 2019. GECI a prévu une montée en cadence de huit avions en 2013 à vingt l'année suivante, trente-quatre en 2015 et cent dix en 2019 au prix d'une seconde tranche du complexe industriel. Interrogé sur la possibilité d'avoir deux sites d'assemblage, Serge Bitboul s'est montré perplexe : "Il ne faut que douze personnes et huit semaines pour l'assemblage final d'un Skylander." Avec quatre cents employés d'ici là, GECI devrait pouvoir suivre.

De plus, outre les innovations technologiques telles que des volets déployables à 50°, un dessin de nacelles moteurs plus aérodynamique ou une large porte arrière sur glissière et charnière, le Sylander s'appuie sur une réduction critique des pièces. Seules quatre mille pièces seront utilisées alors que les avions de même taille en comportent plus de vingt mille.

Comme l'Akoya (dans un registre différent certes), le Skylander est un concept intéressant pour l'industrie aéronautique française. C'est souvent le côté financier qui pêche, mais GECI semble avoir les reins solides et espère augmenter son capital à moyen terme.

Les plus belles photos d'avions
Dassault Mirage F1CR (33-CH) Gulfstream Aerospace G-550 (G-V-SP) (N377SA) A400M Atlas C.1 (ZM415) Airbus A320-251N (9H-NEB) Robin DR 400-180 (F-GBIX) Cessna 525 Citation M2 (F-HPLU)