Actualité aéronautique

BEA : Bilan des rapports publiés en 2023 pour les ballons

Article publié le 4 février 2024 par David Dagouret

En 2023, le BEA a publié sept rapports concernant des événements de ballons à air chaud dont cinq sont survenus lors de vols commerciaux avec des passagers.   

En 2023, le BEA a publié sept rapports concernant des événements de ballons à air chaud dont cinq sont survenus lors de vols commerciaux avec des passagers. Trois passagers ont été gravement blessés, un pilote et un passager légèrement.

Cinq accidents et un incident grave sont survenus lors de l’atterrissage et un accident est survenu pendant l’embarquement des passagers.

1. Gestion des conditions aérologiques

Dans quatre des sept rapports publiés, les conditions aérologiques étaient proches, voire supérieures, aux limites préconisées dans les manuels d’utilisation des ballons.

Lors de l’accident survenu au OK-8281 le 28 avril 2023 à La Chapelle-en-Lafaye (42), la pilote a été confrontée à un vent fort compliquant la recherche d’une zone propice pour l’atterrissage. Lors d’une deuxième approche, un changement de direction du vent a dirigé le ballon vers une ligne électrique. Estimant qu’elle n’avait pas le temps de remonter avant la ligne, la pilote a atterri en urgence. L’enveloppe est entrée en contact avec la ligne et a été brûlée par des arcs électriques. Lors de l’accident survenu au F-GXRS le 7 janvier 2023 à Combloux (74), le pilote a également été contraint d’atterrir en urgence dans un contexte de vent fort et de présence de bancs de brouillard en fond de vallée. Le ballon s’est immobilisé dans un arbre, la nacelle à environ cinq mètres de hauteur. Les pompiers sont intervenus pour évacuer les occupants indemnes.

Le 24 septembre 2023 à Claveyson (26), le F-HMOP est entré en collision avec une ligne électrique lors de l’atterrissage. La nacelle a touché le sol 200 m en amont de la ligne puis le vent a traîné le ballon jusqu’à la ligne. Le pilote a indiqué que les prévisions météorologiques mentionnaient un vent de 5 à 10 km/h. Pendant le vol, il a constaté par moments un vent de 20 à 25 km/h.

Le 25 juin 2023 à Saint-Christoly-Médoc (33), le pilote du F-HOFA a été confronté à un renforcement et un changement de direction du vent au cours de la descente en fin de vol. Se rapprochant de l’estuaire de la Gironde qu’il ne souhaitait pas survoler, le pilote a décidé d’atterrir rapidement. L’atterrissage a été dur et, lors du rebond, un des câbles de fixation de l’enveloppe a enserré le cou du pilote. Lors du basculement de la nacelle, les câbles se sont tendus, étranglant le pilote. Ce dernier, qui était parvenu à glisser une main entre le câble et son cou, a réussi à se dégager.

Le 13 août 2022 à Bondy (93), l’accident du F-GYFR est quant à lui survenu lors d’un vol captif. La température ambiante élevée, supérieure à 30 °C, et le fort ensoleillement proche du midi solaire en plein été étaient propices au développement de phénomènes thermiques incompatibles avec ce type de vol. De surcroît, la vitesse du vent pouvait excéder les limites prescrites dans le manuel de vol. En plus d’une possible volonté de satisfaire un engagement commercial, le rapport évoque une possible sous-estimation des risques associés à ces conditions météorologiques pour un vol captif.

2. Blessures de passagers

Cette problématique a déjà été abordée dans les trois bilans thématiques précédents consacrés aux ballons. L’atterrissage peut présenter un caractère parfois sportif dont les passagers n’ont pas conscience. Le contact avec le sol peut s’avérer brutal notamment par vent fort ou lors d’une descente d’urgence avec une vitesse verticale importante. Dans ces conditions, les passagers peuvent être surpris et leurs capacités physiques peuvent être dépassées. Le risque est d’autant plus important lorsque la condition physique d’un passager est propice à la survenue de blessures.

Lors de l’accident survenu au F-HHLC le 16 septembre 2022 à Le Liège (37), une passagère âgée de 72 ans a été gravement blessée et son amie légèrement blessée. Lors de l’atterrissage, la nacelle a basculé et l’une des passagères, probablement surprise, n’est pas parvenue à maintenir la position de sécurité et a été projetée sur son amie, ce qui a entraîné les blessures des deux personnes. La déstabilisation de la passagère est possiblement liée à un manque de concentration. De plus, les capacités physiques des deux passagères ont potentiellement été dépassées par le caractère sportif que peut représenter un atterrissage en ballon. Dans le bilan ballons 2022, il est notamment rappelé l’importance d’être en mesure de maintenir la position de sécurité afin de limiter les risques de blessures lors de l’atterrissage.

Lors de l’accident survenu au F-GMTD le 17 juin 2023 à Nazelles-Négron (37), un passager de 82 ans s’est blessé pendant l’embarquement. Il a perdu l’équilibre en montant dans la nacelle. 

Un passager a également été blessé dans l’accident du F-GYFR à la suite du décollage inopiné du ballon captif suivi d’une descente rapide.

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