De quoi qu'on cause ?

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Vector
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# 30 mars 2012 18:20
Un rubrique distrayante de Pierre Sparaco sur le Franglais dans l'industrie aérospatiale française.
Lequébécois appréciera certainement l'ironie de la chose.
Pour régler ce genre de dérive, il faut une volonté politique forte et des moyens coercitifs. Le Québec a pas mal d'expérience en la matière et notre Office de la Langue française* pourrait ouvrir une base d'opérations en France afin de mieux cibler les contrevenants.
Ma question : y a-t-il quelqu'un qui se préoccupe de ces questions dans la campagne présidentielle ?
* Surnommé la Gestapo linguistique

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F-BVXT
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# 30 mars 2012 21:43
Je n'ai entendu aucune personnalité politique aborder ce sujet dans la campagne présidentielle.
Certes, ce problème existe et nous désole car nous voyons la "langue de Voltaire" s'effacer peu à peu au profit d'un franglais, notamment en raison de l'influence géopolitique des Etats-Unis.
Toutefois, est-ce réellement un problème grave et surtout contrôlable ? Depuis toujours, les langues évoluent et c'est d'ailleurs comme cela que le français est apparue. Qui se plaint aujourd'hui de la disparition du latin ? Eh bien je suis désolé de vous l'annoncer mais dans quelques centaines d'années notre langue tel que nous la connaissons aujourd'hui n'existera plus. Cette évolution ne peut malheureusement être arrêté et a été accéléré "récemment" avec tout d'abord le flux d'informations importantes sur internet puis les réseaux sociaux.
Ainsi, aucun candidat à la présidentielle ne prendrait le risque de pointer un sujet comme celui-ci, ses concurrents ce feraient alors un plaisir de le dénigrer. Notre langue évolue, de plus en plus vite certes, mais il faudra faire avec...

(Dernière édition le 30 mars 2012 21:51)


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Stefan
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# 30 mars 2012 22:47
De quoi parle-t-on justement ? D'aviation et d'aérospatiale. Des industries qui font appel à des compétences et des moyens venus de nombreux différents pays. Airbus est le fruit de la collaboration de plusieurs pays. Et ces avions se vendent ensuite à des chinois, des japonais, des arabes, et bien d'autres. Et tout ce monde doit se comprendre. Je trouve qu'il est évident et heureux qu'on puisse avoir une langue commune entre l'avionneur, les fournisseurs et les exploitants.
Et puis, mais c'est avis personnel, je trouve que l'anglais est plus adapté aux termes de l'aviation que le français, pour des histoires de syntaxe.

Quant à la disparition du français, j'en doute! Le déclin du latin est lié à la chute de l'Empire Romain.
Prenez un texte du 17-18è siècle, c'est pratiquement le même français qu'aujourd'hui (pas dans le langage courant évidemment). Le vocabulaire est le même. Le sens de certains mots a évolué, mais c'est à peu près tout. En fait, c'est davantage notre façon de parler et notre choix des mots qui évolue plutôt que la langue elle-même. L'Académie Française n'est peut-être pas assez innovante!

Au fait, le 20 mars, c'était la journée de la Francophonie. smile
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F-BVXT
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# 30 mars 2012 23:09
Le sens de certains mots a évolué, mais c'est à peu près tout. En fait, c'est davantage notre façon de parler et notre choix des mots qui évolue plutôt que la langue elle-même.
Oui et bien aujourd'hui c'est la même chose. Certains mots sont pris de l'anglais et utilisé dans le langage français mais on comprend sans problème. D'ici 50 ans il est fort probable que la plupart de ces termes se retrouvent dans le dictionnaire. C'est ça que j'entendais par "évolution de la langue" parce qu'évidemment on ne change pas du jour au lendemain.

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Vector
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# 30 mars 2012 23:59
Venez faire un tour chez nous et vous verrez comment on s'y prend !
Mais quand je travaillais pour Concorde, on avait un dictionnaire interne BAC-Aerospatiale-RR-Snecma et tout le monde se comprenait très bien. La preuve, ça a marché... enfin volé.
Mais le sujet est plus une dégradation de toutes les langues par l'emploi inutile de mots anglais mal compris par tous.
Vous voulez un exemple : Un bimoteur (je crois que c'était un 310) en approche sur Genève qui annonce à la tour "Je suis short on fuel" "OK dit la Tour, faites une approche directe. 5 minutes plus tard : plouf dans le lac. Moralité, "short" ne veut pas dire à sec.

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eolien
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# 31 mars 2012 09:45
Bonjour,

Pour communiquer entre eux les indiens d'Amérique utilisaient le "langage de la plaine" essentiellement fait de gestes cabalistiques communs à tous et compris par tous.

Rapporté à l'industrie, au commerce et aux échanges du monde d'aujourd'hui, ce principe serait insuffisant.
Il faut donc un langage commun. Qu'on aime ou qu'on aime pas, l'anglais s'est imposé.

Pour être certains de conserver le statut de dernier de la classe, les français ont la loi Toubon, au résultat de quoi de tous les jeunes de la planète qui quittent le lycée, ce sont les jeunes français qui partent avec le handicap de moins bien parler l'anglais. Il faut reconnaître que nous avons des handicaps naturels, au premier desquels notre oreille qui n'est pas habituée à travailler dans les mêmes fréquences, notre enseignement où le "nice to know" est préféré au "need to know", nos moyens audiovisuels où les rares films en V.O. sont mal sous-titrés.

Rapporté à l'aviation, c'est calamiteux : les français, contrôleurs et pilotes, parlent en français à la radio sur des aéroports aussi internationaux que Roissy, ou Lyon, etc...
Ce qui revient à dire que les avions non francophones qui partagent le même espace ne comprennent pas ce qu'il se dit... autour d'eux ! Et ne peuvent donc pas relever les éventuelles erreurs ... sad
Ahurissant, non ?...

Bonne réflexion,
Eolien

(Dernière édition le 31 mars 2012 09:49)

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lequebecois
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# 31 mars 2012 13:50
Bonjour,

Chez Airbus, malgré l'origine multinationales du constructeur, lorsque j'y suis allé j'ai remarqué que pratiquement toutes la paperasse était en français, même la documentation technique des appareils (ADET).

Lorsque j'ai débuté chez Bombardier en 2000, 95% de la paperasse était en anglais, même si tous les intervenants étaient francophone. Depuis, beaucoup de choses ont changées, je dirais que c'est maintenant 70/30 en faveur du français. La documentation et les réunions sont maintenant toujours en français (même s'il y a des anglophones dans la salle) ou bilingues à moins d'être en appel conférence avec des gens de sites externe (ex: De Havilland, Shorts ou Learjet). Évidemment la documentation technique (dessins, spécifications, AMM, etc) est toujours rédigée en anglais et c'est bien ainsi, ça évite les erreurs d'interprétation lors de la traduction. Nous avons même un lexique français/anglais, similaire à celui de Dassault en préparation.

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Stefan
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# 31 mars 2012 14:23
eolien a écrit :Rapporté à l'aviation, c'est calamiteux : les français, contrôleurs et pilotes, parlent en français à la radio sur des aéroports aussi internationaux que Roissy, ou Lyon, etc...
Ce qui revient à dire que les avions non francophones qui partagent le même espace ne comprennent pas ce qu'il se dit... autour d'eux ! Et ne peuvent donc pas relever les éventuelles erreurs ... sad
Ahurissant, non ?...
Eolien
N'est-ce pas le cas dans de nombreux autres pays ? Espagne, Italie, Amérique du Sud, Maghreb, Québec, Russie (?)...
C'est une question de priorité : faciliter la communication avec les avions locaux, ou favoriser la compréhension des communications par tout le monde... Dans des pays où l'on maîtrise bien l'anglais, la question ne se pose pas (Allemagne, Scandinavie...).
Autre bizarrerie, l'auto-info n'est-il pas interdit en anglais en France ?

lequebecois a écrit :Chez Airbus, malgré l'origine multinationales du constructeur, lorsque j'y suis allé j'ai remarqué que pratiquement toutes la paperasse était en français, même la documentation technique des appareils (ADET).
Merci pour cette précision! C'est étonnant...
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Vector
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# 31 mars 2012 14:25
Bonjour à tous good morning everyone (pour ceux qui ne comprennent pas),
Si vous avez lu l'édito de Pierre Sparaco, auquel je me référais, il n'était pas question de choisir l'anglais plutôt que le français, mais d'un horrible sabir fait de français incrusté de mots anglais mal assimilés et mal utilisés. Ça c'est le rêve de certaines sociétés : avoir leur langage à eux, incompréhensible pour tout "étranger".
Je vous ferai remarquer que le langage sert avant tout à communiquer et que de nombreuses tentatives ont été faites pour créer un langage universel au service de la communication universelle. L'espéranto, bien sûr, mais l'expérience la plus réussie, ça aura été le latin !
J'ai travaillé dans et pour de nombreux organismes à vocation internationale, IBM, C2I, OACI, CEI/ISO, SNECMA, et j'ai constaté que quelle que soit la langue, on se comprenait bien quand la terminologie était normalisée.
Par exemple, il y a une dizaine d'années, Airbus pratiquait le "Controlled English" (en vue de la traduction automatique) et il s'agissait de rendre la langue de Shakespeare NON-AMBIGUË, (vaste programme !). Il était interdit d'utiliser un mot non défini dans le dictionnaire interne, ou alors il fallait proposer une définition. C'est ainsi qu'on en est arrivé à WET-MOTORING pour les essais de moteur au banc avec alimentation en carburant.
Alors mort au charabia et qu'on parle anglais dans l'aviation internationale ne me gêne pas, si on le parle bien, car la plus grande catastrophe aérienne est due à l'incompréhension d'un Espagnol, d'un Néerlandais et d'un Américain.

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eolien
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# 31 mars 2012 15:07
Pour Stefan,

Objection !... les italiens et les espagnols parlent en anglais sur leurs aéroports internationaux. Pour le Québec, c'est une magnifique résistance historique face aux anglais, quant aux russes et chinois, c'est de ce point de vue, aussi déplorable qu'en France ...

Pour Vector :



Vector a écrit :... la plus grande catastrophe aérienne est due à l'incompréhension d'un Espagnol, d'un Néerlandais et d'un Américain.
Je pense que vous faites allusion au crash de Ténérife, et la version que vous rappelez a été longtemps largement publiée.

Mais l'enquête a démontré que la véritable raison de cet accident est la décision totalement incompréhensible du captain de la KLM de décider de décoller sans autorisation, et ce malgré les remarques pleines de doutes du copilote et de l'OMN.

Par ailleurs, facteur contributif pour rappeler qu'une catastrophe n'est jamais due à un seul facteur, au moment où le contrôleur demande au 747 KLM de d'attendre pour le décollage, le 747 Pan Am informe simultanément de sa position sur la piste, son message masquant en partie le message de la Tour.

De mémoire, le contrôleur dit au KLM :

"Stand by, I'll call you back when cleared for take off "

Et le Pan Am efface le début ; "..."Stand by, I'll call you back when "
Il ne reste d'audible que le : " ... clear for take off."

Une incroyable malchance comme l'histoire de l'aviation en est riche d'exemples malheureux ...

(Dernière édition le 31 mars 2012 15:08)

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