Conditions de travail chez Air France
Auteur | Message | |
F-BVFC
Inscrit le 09/01/2010 |
# 10 janvier 2010 00:17 | |
rebonsoir, pour adoucir un peu le propos... tout le temps, je distingue chez les candidats 2 choses récurrentes : D'une, Air France placée sur la haute marche du podium sans aucun concurrent. De deux, le rêve du saint costume de CdB qui brille dans la foule avec sa trainée d'images sociales préformatés par les années 70/80. Ca fait réver mais les choses doivent etre remise à leur place quand on parle de choix professionnel. Je lis ici et là des salaires, des idées de rotations, etc ... Méfiez vous, les règles du jeu ont pas mal changé depuis le 1er overquota de pilote des années 90 et le 11/09 : Le moyen courrier est le plus courant et le plus dur en rythme, les procédures sont rigides... bref un vaste système de castration de la passion qui nous, fanas, conduit vers des vasques d'expansion : la voltige, les bons vieux avions ou carrement la voile. Les rémunérations dépendent de la seniorité, de l'ancienneté, du statut, du type de rotation, de la promotion sociale interne un peu beaucoup liée au réseau et maintenant ... cadet ou pas cadet (faut bien rembourser la pantoufle !) Le cadet arrive en place droite vers 22-23 ans et y restera assez longtemps le temps que la seniorité se fasse, que l'ancienneté à droite se passe, que son statut change, que sa rotation, que son réseau ....bla bla bla... Ajoutons la fragilité du statut : Voir commentaires d'eole ca ne rigole pas tous les jours au CEMPN. Ajoutons le l'inconnu de la place droite ou gauche, jamais croisé et finalement, au bout de la rotation, je n'en sais pas plus sur lui que lui sur moi car pas le temps de causer. Ajoutons madame et l'enfant qui arrive dans votre vie et que vous voulez absolument voir grandir (j'en ai 3 !) Si tout cela resiste à votre motivation ... allez y mais allez y franco et pas forcement que chez AF. Dans l'armée, a 22 ans, on vous prête un cigare volant avec 20 tonnes de poussée ... 10 ans plus tard, fin de contrat et hop, c'est un airbus ou ce que vous voulez avec la retraite en plus. Fromage et dessert ! Bonne nuit |
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Stefan
Inscrit le 06/01/2008 |
# 10 janvier 2010 15:45 | |
Débat intéressant... J'avais lu quelque part que certains pilotes plus expérimentés critiquaient en effet les jeunes pilotes issus de prépa, leur reprochant notamment : - manque d'expérience - jeunesse (21-22 ans pour les plus jeunes quand même) - manque de culture aéronautique flagrant - manque de motivation, ou plutôt passion, certains ayant choisi ce métier comme un métier sympa parmi d'autres, bien payé, etc... Toujours est-il que personnellement, je suis pour que cette filière persiste... pour des intérêts personnels. Petite comparaison avec les Etats-Unis : Danny au sujet de la mentalité "whatever it takes" : "Malgré ce comportement extrême de winners, j'ai constaté que ceux avec lesquels j'ai volé étaient dotés d'une discipline irréprochable. Et c'est là où j'ai compris pourquoi Delta -- qui ne prend pratiquement que des pilotes militaires -- avait décidé d'embaucher un immigrant français : Ce n'était parce que je savais suivre des procédures compliquées dans des couloirs aériens étroits ou sur des aéroports trop comblés. Delta m'a embauché parce que mon histoire montrait que je savais me battre pour ce que je voulais, et qu'en cas d'urgence, je pourrais faire ce "whatever it takes" pour sauver la vie de mes passagers." |
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Marty AF
Inscrit le 15/11/2009 |
# 10 janvier 2010 17:14 | |
Il est vrai qu'on y voit de ce point de vue un avantage.. Mais peut-on continuer à appeler ça du pilotage ? C'est là la question que je me pose... _________________ Martin.B 18 Ans (en 2010) - TS Futur pilote chez AF ![]() Il y aurait plus de bénévoles s'ils étaient mieux payés.. Coluche |
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F-BVFC
Inscrit le 09/01/2010 |
# 10 janvier 2010 19:18 | |
"Est ce qu'on peut appeler cela encore du pilotage ?". C'est plutôt du pilotage dans une enveloppe que constituée de x procédures. Récemment, je me baladais dans une usine automobile. Les opérateurs suivent des instructions très précises pour monter chaque voiture dans un temps donné et pour ne rien oublier. Des types viennent auditer ces opérateurs pour identifier les dérives et recadrer. En cas de défaut, c'est plus sévère ... Finalement, le boulot du PL, c'est pareil. Suivre une suite d'opérations élémentaires toutes consignées dans un book. Le toute pour assurer la sécurité, ensuite que le vol soit profitable et faire en sorte que les pax reviennent le coups d'après. Gestionnaire quand tout roule et pilotage quand vraiment ca déconne ou pour finir en vol à vue ou pendant les scéances de simu. Le pilotage, c'est le dimanche en CAP10 pour de belles boucles ! Franchement, entre nous, le manche des airbus n'est pas fait pour être utilisé là où il est !!! Je me répète, pour du pilotage, un C130 à 500ft/sol ou une nav BA en alphajet, c'est du pilotage et du sport ! |
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eolien
Inscrit le 30/01/2008 |
# 10 janvier 2010 19:30 | |
Voilà un problème de fond bien posé... Mais j'ai du mal à bien formuler la question de fond... Vaut-il mieux : • des forts en maths qui vont garantir un taux de réussite optimum aux examens et enrichir la masse cérébrale de l'entreprise ? • des passionnés qui vont optimiser le potentiel technique des avions ? Ou autrement : • la sécurité globale de l'exploitation des avions de la Compagnie est-elle mieux assurée avec des élèves très studieux et forts en maths, qu'avec des pilotes issus de différentes origines et sélectionnés sur des critères purement techniques (expérience et niveau professionnel) La réponse est très difficile : • J'ai connu des copilotes, qui n'étaient pas des fruits d'un concours prépa, qui étaient de vrais passionnés, et qui préféraient rester copi long-courrier pour des questions matérielles plutôt que de passer Commandant de bord sur Moyen-courrier... • Et des copi(s) issus du cursus ENAC, ou Cadet, etc, devenus fanas du métier et qui sautaient sur les 4 gallons dès que l'occasion se présentait... Les personnes chargées de définir les types de recrutement ont tendance à choisir les corps dont ils sont eux-même issus... |
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Curufinwe
Inscrit le 27/04/2006 |
# 10 janvier 2010 21:20 | |
Si l'Anglais était si important, j'aurais du faire Pilote de Ligne ![]() Dommage ![]() _________________ David - Rédacteur en chef d'Aeroweb-fr.net Mes photos sur Pictaero "Never trust a small man. His brain's too near his arse," Sir Noel Coward. |
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F-BVFC
Inscrit le 09/01/2010 |
# 10 janvier 2010 22:54 | |
Je reviens sur quelques critères de recrutement ab initio. Bien sur qu'il faut des candidats avec de bonnes aptitudes scolaires : La formation est dense et intense. Les candidats issues de ces filières y sont bien préparé. A ce simple critère, on pourrait dire que n'importe quel élève de prépa serait en mesure de réussir la formation. Mais ce n'est pas tout ... ... Les compagnies ont besoin de sécuriser leurs vols et ont besoin aussi de personnel ayant une capacité de recul pour juger et améliorer les procédures. Tous ne sont pas capable de ce genre de chose et ça réduit le panier. ... Les compagnies ont besoin de sécuriser aussi les procédures d'urgence avec des personnels réactifs cad capable de prendre des décisions. Même dans le monde des ingénieurs, c'est pas gagné. Nous pourrions encore continuer cet exercice et qui conduit à des tests de sélection pointus (chez AF et ailleurs). Clairement, la responsabilité du pilote ne doit plus s'arrêter à la conduite de son vol. Pour la filière Pro , c'est une autre affaire. Chaque candidat a sa base de formation et son expérience. Logiquement, tout est commun ... Le critère de différenciation est la capacité d'adaptation du candidat aux règles de la Compagnie et à les appliquer.... Ensuite on revient au mêmes besoins de la compagnie sur des candidats capable de s'impliquer dans l'évolution des procédures. Sur ces réflexions , bonne nuit, demain ...au taf ! |
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Marty AF
Inscrit le 15/11/2009 |
# 10 janvier 2010 23:26 | |
Il est vrai que les candidats issus de prepa sont bien préparé pour toutes les procédures à encaisser. Mais, si on prend par exemple le vol AF447 et qu'on enlève toutes les défaillances matérielles; l'avion est dans une meteo épouvantable et menace de partir dans tous les sens.. Est-ce que l'équipage serait plus en sécurité avec des pilotes qui sont issus de prepa et qui vont appliquer les procédures à la lettre sans se soucier de ce qu'il se passe dehors, ou avec des pilotes qui ont appris à piloter "à l'ancienne" si j'ose dire, c'est a dire à s'adapter aux conditions pour finalement faire voler l'avion, et non accomplir des successions de gestes appris et répétés maintes fois dans un simu ? Je ne dis pas que les procédures sont inutiles, quelqu'un les a pensés, et ne sont pas faites au hasard. Je pense juste qu'il faut savoir aussi se détacher des machines pour être dans la réalité. _________________ Martin.B 18 Ans (en 2010) - TS Futur pilote chez AF ![]() Il y aurait plus de bénévoles s'ils étaient mieux payés.. Coluche |
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eolien
Inscrit le 30/01/2008 |
# 11 janvier 2010 11:48 | |
Bonjour, Je n'ai jamais relevé de différences de niveau professionnel chez les copilotes en fonction de leurs origines (type de recrutement, compagnie d'origine, armée de l'air,...) Par contre, il est indéniable que les pilotes ayant déjà une expérience antérieure ont un "poids" dans l'équipage plus important, surtout bien évidemment, en début de carrière, c'est à dire sur moyen-courrier.... |
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