Iliouchine Il-28

  • Constructeur : Iliouchine
  • Catégories : Appareils de l'après-guerre (1945 - 1955), Avions de patrouille maritime, Avions de reconnaissance militaire, Bombardiers
  • Pays : Russie
  • Année du premier vol : 1948

Description de l'appareil Iliouchine Il-28

L'Iliouchine Il-28 (Beagle pour l'OTAN) marque l'entrée de l'URSS dans le domaine des bombardiers à réaction. Construit à plusieurs milliers d'exemplaires, cet avion simple, facile à piloter et performant constitua le fer de lance du bombardement soviétique pendant le début de la guerre froide. De même classe que le Canberra britannique, il fut largement exporté dans le bloc de l'Est et au Moyen-Orient, et fut construit par la Chine en tant que Harbin H-5.

Les Soviétiques, un peu en retard par rapport aux Occidentaux en matière d'avions à réaction à la fin de la guerre, se concentrèrent d'abord sur les chasseurs, essentiels pour garder la maîtrise de l'air ; mais les bombardiers suivirent de près. Les premiers essais avec le Tupolev Tu-12 (dérivé du Tupolev Tu-2) et de l'Iliouchine Il-22 ne furent pas totalement concluants. Lancée fin 1947 après la mise à disposition par les anglais de leurs réacteurs Nene et Derwent en 1946, la conception de l'Il-28 aboutit sur un premier vol le 8 Juillet 1948. Le nouvel appareil reprenait quelques éléments de l'Il-22, mais s'en distinguait largement. Confronté au Tupolev Tu-14, développé en parallèle, l'Il-28 fut sélectionné et produit en série pour les VVS.

Simple, robuste, facile à piloter et à maintenir en état de vol, l'Il-28 était un avion sain. Sa construction faisait principalement appel à des alliages d'aluminium. Le fuselage de section ovale était surmonté d'une aile droite à deux longerons, sous laquelle étaient suspendues les deux nacelles réacteur. Contrastant avec l'aile droite, tout l'empennage était en flèche, pour améliorer son efficacité à haute vitesse. Les commandes étaient classiques et actionnées manuellement, seul les volets étant actionnés par hydraulique ; le train était tricycle.

Les deux réacteurs Klimov VK-1 (dérivés du Nene) de 26,5 kN propulsant l'appareil étaient logés dans des nacelles s'amincissant au niveau de l'aile, qui produisaient moins de traînée que de simples nacelles droites. Les ailes et l'empennage étaient dégivrables grâce à de l'air chaud tiré des réacteurs. Des fusées d'assistance au décollage pouvaient être fixées au fuselage pour s'accomoder de pistes très courtes. L'armement de bord était composé de deux canons de 23 mm tirant vers l'avant, et de deux autres dans une tourelle de queue. La soute à bombe pouvait contenir une bombe KAB-3000 de 3 tonnes, mais se contentait plutôt d'une charge d'une tonne en général.

L'équipage de trois était réparti dans deux compartiments pressurisés et chauffés (grâce à de l'air tiré des réacteurs) séparés : un à l'avant avec le pilote et le navigateur/bombardier, l'autre à l'arrière avec l'opérateur radio/mitrailleur. Les places avant disposaient d'un siège éjectable, mais le mitrailleur devait se contenter de sortir par son écoutille. L'avionique était développée, avec radio, IFF, pilote automatique, récepteurs de balise, altimètres radio, radiocompas. Le bombardement pouvait se faire au radar ou à vue (le radar restait cependant peu fiable, surtout au départ).

La première variante de l'Il-28 fut l'Il-28U, un avion d'entraînement faisant son premier vol le 18 Mars 1950. Un second cockpit était ajouté en avant du poste de pilotage pour l'instructeur ; la plupart des systèmes de combat étaient supprimés. Permettant d'habituer les pilotes à des avions rapides, il resta en service jusque dans les années 70. Par la suite, un avion de reconnaissance, l'Il-28, fut développé. Equipé de caméras et d'un réservoir supplémentaire de carburant dans la soute à bombes (ainsi que de deux réservoirs en bout d'ailes), d'un train renforcé, il gardait une partie de son armement (seul un des canons à l'avant était supprimé).

La Marine Soviétique, qui avait au départ commandé des Tu-14, passa rapidement à l'Il-28. L'appareil étant inadapté pour emporter des mines ou des torpilles, une version consacrée à ces rôles fut lancée, l'Il-28T, avec une soute plus longue, des ailes déplacées pour compenser le déplacement du centre de gravité, un nez équipé d'un viseur de torpillage, et un canot pneumatique. Une réduction du carburant emporté en interne était compensée par l'ajout de réservoirs en bout d'aile, comme sur l'Il-28R. Le premier vol de cette variante eut lieu début 1951. A la fin des années 50, quelques Il-28 et -28T furent transformés en avions de lutte anti-sous-marine, avec bouées accoustiques, charges de fond, et torpilles guidées.

L'Il-28 fut aussi un bombardier nucléaire, qui effectua les premiers essais de bombardement soviétiques. Une variante spécialisée, l'Il-28N, fut produite. Elle incluait un chauffage de la soute à bombes pour éviter que l'électronique des bombes ne gèle, ainsi que de rideaux anti-flash et d'une suite avionique améliorée. Des réservoirs de bout d'aile étaient présents. Certains Il-28 furent en outre modifiés pour emporter l'UB-2F Chaika, un équivalent soviétique du Fritz-X, une bombe planante allemande utilisé pendant la guerre, notamment contre des navires.

Du total d'environ 6000 Il-28 produits, plus ou moins la moitié servit en URSS, où l'appareil était utilisé principalement pour de la pénétration à basse altitude. Partant de bases avancées en Allemagne, les Il-28N étaient censés attaquer des cibles stratégiques en territoire ennemi, appuyés par des Il-28 de guerre électronique et des Il-28 à charge classique. Retiré de la plupart des unités de première ligne à la fin des années 50, quelques Il-28 restèrent en service pour des tâches annexes (remorquage de cible, notamment) jusque vers les années 80.

Un des plus gros clients étrangers de l'appareil fut la Chine communiste, qui reçut ses Il-28 à partir de 1952. Ils furent utilisés contre Taïwan en 1956, mais subirent de lourdes pertes de la part des F-84 Thunderjet et F-86 Sabre nationalistes. A la suite d'une période de froid avec l'URSS, la Chine dut se débrouiller pour produire ses propres pièces de rechange. Les chinois en profitèrent pour relancer la production localement, ce qui permit à leur industrie de prendre de l'expérience. L'Il-28 local fut désigné H-5, le premier décollant en 1964. L'Il-28U fut aussi produit en tant que HJ-5 ; quelques-uns de ces appareils furent eux-mêmes exportés.

L'Egypte reçut aussi des Il-28. N'ayant pas de pilotes capables d'en tirer profit pendant la crise de Suez en 1956, les Beagle furent mis à l'abri. La guerre des 6 Jours de 1967 vit la destruction préventive d'une grosse partie de la flotte égyptienne de Beagle ; le reste resta en service encore quelques années mais était devenu obsolète. La plupart des pays du Bloc de l'Est ou assimilés reçut des Il-28.

Source principale : http://www.vectorsite.net.

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