Appel d'offre des ravitailleurs de l'USAF

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lemichou91
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# 21 avril 2010 19:24
Le but poursuivi par EADS en répondant à l'appel d'offre n'est il pas seulement de forcer Boeing a baisser au minimum ses prix plutôt que de remporter la compétition. Histoire de lui éviter de faire du fric à gogo sur ce contrat ?
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Beochien
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# 21 avril 2010 20:25
Bien d'accord avec Lemichou !

A mon avis, c'est ce qu'ils visent EADS ! Ils vont les intoxiquer jusqu'à la remise de l'offre les Boeing !
Et L'USAF leur devra un fière chandelle !
Et peut être le leur rendra !
Il y a beaucoup de matos à vendre chez EADS !

JPRS

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Curufinwe
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# 22 avril 2010 07:45
Pour moi, outre le fait de baisser les prix au maximum, la raison derrière cette proposition est plutôt de ne pas se mettre l'USAF à dos en ne proposant rien ... comme vous le dites Beochien, EADS a beaucoup de choses à vendre, au premier rang duquel on trouve des hélicoptères.

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David - prof policier, secrétaire, assistant social, parent, infirmier et psychologue à Toulouse!
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LightWeight
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# 22 avril 2010 08:32
D' après "Challenge" il y a quelques jours, le KC767 était à 123M de dollars et le KC45 à 185 (il y a 2 ans). Ces prix étaient cohérents et proportionnels à leurs masses respectives, comme toujours (hors magouille).

Les tax payers américains organiseront-ils un grand banquet pour remercier EADS d' avoir proposé un KC45 moins cher que le KC767, (sans inviter les politiques US évidemment qui n' auraient pas été capables de faire accepter par Boeing un prix raisonnable, logique),sans espoir d' un moindre bénéfice, voire de grosses pertes?

Toujours pas de KC310 à l' horizon (pour un prix compétitif hors magouille), malgré le maintien des 90 t de kéro suffisantes...
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nago
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# 22 avril 2010 13:16
lemichou91 a écrit :Le but poursuivi par EADS en répondant à l'appel d'offre n'est il pas seulement de force
Boeing a baisser au minimum ses prix plutôt que de remporter la compétition. Histoire de lui éviter de faire du fric à gogo sur ce contrat ?
Heu!
Il s'agirait donc d'une escarcelle et pas d'un tanker ?
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SINTEX
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# 22 avril 2010 14:12
Je ne vois pas très bien ou est l'intérêt :
1/ de vendre à perte le KC45, appareil avec un vrai potentiel export, alors qu'il est probable qu'une seconde tranche incluera la possibilité pour un avion plus gros, en complément/panachage du 767, genre KC10 vc KC135
2/ de claquer du temps et de l'argent sur une compète perdue d'avance. Ils ont rien d'autre à foutre les ingés de EADS? Un ptit 350 à peaufiner? un ptit A400 à finir? Un ptit 380 à déverminer? Un ptit 320 à renouveler?
3/ d'espérer se faire respecter de l'USAF en avalant la couleuvre, alors que généralement on se fait respecter en posant les limites de l'admissible
4/ de miser sur un hypothétique "retour d'ascenseur" pour ce coup de main supposé à la négo... c'est mal connaitre le bizness à l'américaine ou quoi?
5/ de chercher à l'arrache un partenaire US, sans aucune stratégie d'alliance pertinente

Sur ce coup là Louis GALLOIS m'interloque un peu.

Salut

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Si on doit vivre dans le monde de Philip K DICK, au moins donnez nous les voitures volantes
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lemichou91
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# 22 avril 2010 14:30
nago a écrit :
lemichou91 a écrit :Le but poursuivi par EADS en répondant à l'appel d'offre n'est il pas seulement de force
Boeing a baisser au minimum ses prix plutôt que de remporter la compétition. Histoire de lui éviter de faire du fric à gogo sur ce contrat ?
Heu!
Il s'agirait donc d'une escarcelle et pas d'un tanker ?
Heu !
Que voulez vous dire ?
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Vector
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# 22 avril 2010 19:51
Bonjour Lemichou, je me fais l'interprète de Nago,
Il s'agit d'un tanker-tirelire à queue de cochon, du genre flying boom en tire-bouchon.

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Vector
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nago
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# 22 avril 2010 20:23
Décidément nous ne parlons pas tous avec la même subtilité de langage... et de la compréhension qui va avec.
Et bravo pour la traduction!
Comme le ridule ne devrait pas tuer, il faut se ressaisir et se dire que, bof! ces quelques milliards dilués sur ont ne sait combien d'années, ne devraient pas améliorer de façon significative la compétitivité des industries européennes. Il faut, simplement savoir si l'on parle d'armement ou de transport.
A+
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castel
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# 30 avril 2010 08:23
Baroud d'honneur pour le KC45/A330 MRTT?

L’A330MRTT et le sursaut de fierté de l’Europe.

Alors que la défaite était clairement en vue pour l’A330MRTT (Multi Role Tanker Transport) sur le contrat des avions ravitailleurs de l’armée de l’air américaine (USAF), un sursaut de fierté politique l’a soudainement remis en scelle.
Après le désistement de son partenaire Northrop Grumman qu’il faudra un jour remercier, EADS fait aujourd’hui cavalier seul pour contrecarrer les plans de Boeing. Une décision difficile à prendre mais nécessaire compte tenu des signes clairs de protectionnisme américain.
Portée par des exclamations politiques trop rares, voici que le Pentagone doit une nouvelle fois revoir la liste de ses participants à son appel d’offres pour son futur KC-X.
Mais au-delà du sursaut de fierté observé en Europe, il s’agirait plutôt pour EADS de continuer à faire front sans grande conviction face à Boeing. Un front qui souhaite empêcher l’avionneur américain de marger au maximum sur ce nouveau contrat géant. Car au final, sans allié américain l’A330MRTT a-t-il vraiment une chance de l’emporter ?
La perte de son allié américain modifie la donne pour EADS.
Annoncé comme un élément clé dans le dossier depuis le début, la participation de Northrop Grumman dans la candidature de l’A330MRTT est désormais reléguée au passé. Si on ne connait pas clairement les raisons de ce désistement, on imagine des pressions politiques et économiques fortes. Pour beaucoup, le contrat KC-X doit permettre de soutenir fortement l’industrie aéronautique de défense américaine. Une industrie en mauvaise posture notamment face à une compétition de plus en plus agressive. Bercés par un nationalisme fort, les élus américains prennent largement en compte les revers de Boeing ou d’autres grands noms de l’aéronautique américaine.
Ainsi, Boeing publiait la semaine dernière un chiffre d’affaires en baisse de 7,8% à 15,2 milliards de dollars. Un chiffre qui inquiète d’autant plus que le carnet de commandes a lui aussi maigri. Une baisse imputable principalement à la baisse des commandes d’appareils liée à la crise et à la compression des budgets militaires. Le constructeur a livré 108 appareils au premier trimestre contre 121 l’an dernier. Mais au-delà de l’impacte médiatique que ces informations peuvent avoir, n’oublions pas que le bénéfice de 519 millions de dollars réalisé par Boeing a été plus élevé que prévu en ce début d’année (610 millions l’année dernière). L’occasion également pour certains élus républicain de tacler une nouvelle fois la réforme de la santé voulue par Barack Obama et qui aurait des répercussions sur les activités de Boeing.
Au-delà de Boeing, d’aucuns mettront en avant les difficultés d’un autre poids lourd du secteur, Lockheed Martin. Le groupe de défense a fait état d’une baisse de 22% de son bénéfice au premier trimestre et revoit à la baisse ses perspectives sur l’année.
Autant dire qu’EADS avait tout intérêt à chercher un nouvel allié outre-Atlantique. Alors que le Pentagone laissa planer l’idée de clôturer l’appel d’offres plus tôt que prévu après le retrait de Northrop Grumman, c’est finalement un délai supplémentaire qui fut accordé à EADS pour modifier son dossier. Pour ce marché de l’ordre de 26 milliards d’euros pour une première tranche de 179 appareils, la nouvelle fut accueillie modérément et même exclue par certains élus tels que les sénateurs Sam Brownback et Pat Roberts et le représentant Todd Tiahrt, tous élus républicains du Kansas où Boeing détient une importante usine de production. Evidemment, Boeing s’est aussitôt dit « profondément déçu » par les démarches d’EADS en vue d’obtenir un délai supplémentaire. Une déclaration de bonne guerre alors que Boeing se voyait déjà négocier de manière exclusive avec un Pentagone qui ne pouvait plus faire jouer la concurrence pour réduire sa dépense.
Cependant, il faut dire que dans le jeu de la libre concurrence, il n’y habituellement pas de deuxième chance pour les perdants. Si le retrait de Northrop éveille en nous des questions, il constitue surtout une défaite pour les Européens qui n’auront pas su fidéliser leur allié face à la déferlante médiatique, politique et économique.
La décision politique de Barack Obama pour calmer l’Europe.
La France aura surement été la plus virulente à dénoncer « un manquement grave aux règles qui sont celles d’une concurrence loyale entre nos économies ». Le premier Ministre, François Fillon aura été de ceux qui seront montés au créneau. De même que l’Allemagne (assez tempérée) et la Commission Européenne qui ont vivement réagi à « ce nouveau développement et de ses possibles implications ». Pour le député Bernard Carayon, qui souhaite visiblement jouer au même jeu que ses homologues américains, il y a corruption : « On ne peut pas jouer avec des tricheurs ». Côté allemand, on estimera aussi que « manifestement la pression politique a été telle qu’on a fait un appel d’offres sur mesure pour Boeing ».
A noter que Jim McNerney, le PDG de Boeing va devenir conseiller du président Obama sur tous les problèmes d’exportations. Chez EADS North America, c’est Arthur Lichte, général venant de prendre sa retraite de l'armée de l'air américaine qui vient de rentrer au conseil d’administration de la filière nord-américaine. Un joli tir croisé qui symbolise les ambitions des deux concurrents.
Profitant d’une décision politique souhaitant garder le calme chez les Européens, EADS s’est lancé dans la recherche d’un nouvel allié en urgence. Une décision mystérieuse mais peut-être motivée politiquement alors que le groupe annonce aujourd’hui faire cavalier seul. Louis Gallois avait pourtant déclaré : « Si nous n’avons pas été capable de gagner avec notre partenaire, alors je ne vois pas comment nous pourrions gagner seul. » Mais gardons à l’esprit que pour EADS, tout ce remue-ménage pourrait n’avoir d’autre but que de faire baisser les marges de Boeing. « Quand on dispose du meilleur appareil, on ne peut pas ne pas le proposer », a déclaré Ralph Crosby, le président de la filiale nord-américaine du groupe, bien décidé à emporter la troisième manche de ce projet lancé il y a bientôt dix ans.
Si le prix sera un élément déterminant dans le dossier, la production d’équipements sensibles aux Etats-Unis en sera un autre. Ainsi, EADS en tant que maitre d’œuvre a obtenu un délai allant jusqu’au 9 juillet pour remettre une nouvelle proposition. Mais rallier un nouvel allier n’est plus une obligation puisqu’EADS a été autorisé à répondre seul à l’appel d’offres (sans un partenaire américain habilité à partager des informations sensibles). Cependant, la décision du Pentagone sera alors attendue pour l’automne, période d’élection outre-Atlantique.
De fait, EADS subit les pressions de Boeing et des élus politiques. Un poids qui n’aura pas encore permis au groupe européen de rallier un poids lourd américain à sa cause. En dehors des sous-traitants existants comme GE ou Honeywell et d’environ 200 équipementiers , EADS va devoir faire cavalier seul. Un temps envisagés, L-3 Communications, BAE Systems et Raytheon n’auront pas donné suite. Mais pas de quoi déstabiliser plus EADS North America : « A l'époque, notre avion était encore en projet, et nous avions besoin d'un partenaire local. Aujourd'hui il vole, et nous avons fait la preuve de nos capacités de maître d'œuvre. L'avion demandé par le Pentagone est très proche de celui que nous avons développé pour l'Australie » selon Sean O'Keefe, directeur général. En face, Boeing n’a un avion que "de papier" basé sur un B767 remanié.
Pour la suite, EADS prévoit de construire une usine de production à Mobile, dans l’Etat d’Alabama. Cette dernière produira des KC-45 (A330MRTT) ainsi que des A330 Cargo. Dans le cas de la version dérivée de l’A330MRTT, 60% des composants seront en fait fabriqués aux Etats-Unis. Pour les Européens, le projet d’Airbus créera autant d’emplois sur le sol américain que celui de Boeing. De quoi faire renoncer bon nombre de détracteurs.

(rédac.: Michael Colaone)

(Dernière édition le 30 avril 2010 08:26)


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Beochien
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# 30 avril 2010 10:14
Bonjour

Merci Castel, article bien travaillé et bien fait !

Il y a une notion qui se promène, c'est celle du coût de 10-15% de l'inter-médiation de NG !
Dont une bonne partie va disparaître, avec la reprise en direct du RFP par EADS !
Je doute que ce soit suffisant, car Boeing va être obligé d'aller au plancher, tout en assumant les risques de sur-coûts du projet !

A part cela, c'est la guerre au congrès!

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Les congressmen Us, favorables à EADS, reçoivent actuellement une anti-sèche, un argumentaire disons, particulièrement agressif, œuvre du lobbyisme EADS !
Ca commence à chauffer contre les parlementaires du Washington State !

EADS Lancé dans une vraie campagne (Guerre) !


-----------Commentaires de Stephen Trimble dans Flightglobal ! ----------------

http://www.flightglobal.com/blogs/the-d ... th-ea.html

Tanker battle heats up with EADS smack-talk
By
Stephen Trimble
on April 29, 2010 7:14 PM | Permalink | Comments (3) | TrackBacks (0) |ShareThis
EADS North America, newly-unmuzzled as their own prime contractor for KC-X, has gone on attack. Bullet-style talking points circulated to allies in Congress -- and obtained by this blog -- reveal a level of aggression never quite shown by EADS' former overlords at Northrop Grumman.

The one page set of talking points, for example, takes aim at the reliability of their rival's refueling equipment: "Boeing's KC-767 boom doesn't meet the Air Force's requirement, and its hose pods don't work. So far only their art department has fixes." [Ouch.]

And this: "An aircraft that has never been built is not 'combat ready'." [Zing.]

Talking points are intended to guide friendly lawmakers as they make public comments on issues.

Read the full list of talking points on the jump. :

Ouvrir le lien pour lire !

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castel
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# 30 avril 2010 14:10
pour faire suite au précédent article...politique d'Airbus aux US

EADS vise l’expansion sur le marché américain.

Après le taulé qu’auront soulevé les soupçons de protectionnisme américain et qui d’une certaine façon force la main aux Américains, EADS continue d’adopter une attitude agressive sur ce marché.
Après avoir obtenu un accord politique en vue d’une sélection « libre et juste » pour le KC-X, le consortium voit plus loin. Il s’agit entre autres de ne pas perdre le pari de s’implanter durablement aux Etats-Unis et donc de produire en dollars malgré cette affaire. C’est un objectif stratégique pour le groupe qui s’inscrit dans son plan « Vision 2020 ».
Pour les Européens, il s’agit de déstabiliser Boeing sur ses marchés principaux. C’est pour cela que le débat du KC-X est maintenu au maximum sur la scène politique. Ceci afin de préparer l’avenir du groupe en faisant sauter les verrous protectionnistes.

En vue, des marchés de services, liés à l’espace ou la sécurité. Des pans de l’activité du consortium qui seront amenées à grandir pour réduire la part de dépendance envers Airbus dans l’activité. La défense se profile alors comme un relais de croissance plus fiable.
Une série d’acquisitions pour soutenir le développement.
L’Amérique du Nord ne représente que 15% du chiffre d’affaires du consortium. Pour inverser la vapeur, EADS envisagerait plusieurs acquisitions aux Etats-Unis. Dans le domaine civil, les Européens fournissent régulièrement les Américains mais dans la défense, la situation est tout autre. Cependant, des initiatives notables remontent déjà à la surface. Outre le rachat de Plant-CML spécialisé dans la sécurité aéroportuaire, Eurocopter a fourni 300 hélicoptères légers à l’US Army.
Cette filière d'EADS vient également de s’allier à Lockheed Martin pour produire un démonstrateur de l’Aerial Scout 72X. Un contrat d’envergure puisque créé pour trouver un remplaçant aux hélicoptères Kiowa. Un marché estimé entre six et dix milliards de dollars, maintenance comprise. Pour l’instant, le Pentagone n’a pas lancé d’appel d’offres, qui devrait concerner entre 350 et 500 hélicoptères multimissions. Un coup en avance pour placer le projet dont le maître d’œuvre sera EADS North America, le constructeur sera Eurocopter American (usines de Colombus) alors que Lockheed aura la responsabilité de l’avionique.
Cette série d’acquisitions, qui renforcera ces prochains mois la présence du consortium européen aux Etats-Unis, sert clairement des objectifs au delà de la première tranche de renouvellement de la flotte des ravitailleurs de l’Air Force. A terme, ce sont 400 avions ravitailleurs et de missions qui devront être remplacés. Pour cela, EADS pourra se baser sur son expérience acquise au cours du programme A310MRTT vendu au Canada et en Allemagne. Le groupe vise les 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires aux Etats-Unis d’ici 2020. Ceci ne comprendrait pas le contrat KC-X.
Après les hélicoptères, l’A400M devrait jouer un rôle primordial.
De plus, EADS reste toujours exposé à la variation euro-dollars qui pèse sur sa rentabilité. Pour continuer dans le sens de l’équilibrage, EADS a officiellement fait part de son intention de vendre environ 210 A400M aux Etats-Unis. Soit plus que les 180 appareils commandés par la Belgique, la France, l’Allemagne, la Turquie, le Luxembourg, la Grande Bretagne et l’Espagne réunis. Les déclarations faites par Domingo Urena, directeur d’Airbus Military, surviennent au bon moment pour donner un coup de fouet aux Européens qui semblent épuisés par le sauvetage de l’avion de transport tactique.
Ces trente prochaines années, la filiale espère écouler 500 A400M dans des pays qui ne participent pas directement au programme. Pour l’A400M, les Etats-Unis sera aussi un pays clé. M. Urena n’a pas encore souhaité s’exprimer sur le fait de savoir si l’avion de transport européen se fera à l’aide d’un partenaire américain ou non. En tout cas, il y a bon espoir à avoir même si des programmes comme le Boeing C-17 font rêver. Alors qu'il était en grande difficulté voici quelques années, il a connu à renouveau en engrangeant plusieurs commandes, peut-être suite aux déboire de l'avion européen. Il pourrait d'ailleurs se garnir prochainement d'une commande indienne d’une dizaine d’avions. Cependant, les capacités du C-130 de Lockheed Martin par exemple, ne font pas le poids face à l’A400M.
Quel avenir pour l’A330MRTT aux Etats-Unis ?
Pour revenir sur l’A330MRTT, il a toujours joui d’une bonne réputation auprès du Pentagone. Notamment grâce à sa taille qui lui confère une autonomie en vol plus importante que le Boeing. Un fait important précisément dans la zone Pacifique-Asie, primordiale pour les Etats-Unis à cause des nombreux conflits armés qui y couvent.
De plus, l’avion peut se vanter d’une soixantaine de commandes réparties entre l’Australie, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et la Grande Bretagne. Ceci alors que l’appareil de Boeing n’existe rappelons le que sur le papier. Enfin, le KC-45 présente beaucoup d’atouts technologiques tels que deux systèmes d’alimentation des avions en vol : la perche et les nacelles latérales. Mais sa supériorité technologique pourrait jouer en sa défaveur. En effet, suivant le nouvel appel d’offres, une différence de 1% dans le prix est éliminatoire. Une des raisons qui laisse les Européens croire à un avantage laissé à Boeing.
Même son de cloche au Congrès : Le sénateur républicain de l'Alabama, Jeff Session a déclaré : «Je suis enchanté qu’EADS confirme sa participation à l’appel d’offres. Je pense que leur avion est meilleur ». Un de ses collègues a estimé que «la présence d’un groupe s’opposant à Boeing sert les intérêts de nos soldats et des contribuables.» Cependant, le lobbying de Boeing reste intense. Parmi les détracteurs de l’avionneur européen, le sénateur de l’Etat de Washington, Patty Murray, qui évoque «les subventions publiques illégales obtenues par EADS pendant des années». A noter que l’OMC, où se joue actuellement ce débat, a officiellement annoncé ne pas intervenir dans cet appel d’offres.
Boeing ne rendra pas les armes.
Pour continuer d’affirmer sa domination, Boeing ne cesse de faire feu de tout bois. Taxé de vouloir abaisser ses exigences en terme de sécurité, le Pentagone a dû officiellement déclarer ne pas favoriser la candidature européenne. Une idée « absurde » selon son responsable de la communication Geoff Morell. Des sénateurs américains favorables à Boeing accusent très officiellement le Pentagone de faire des « concessions » pour favoriser la concurrence.
Outre Washington, Boeing s’est lancé dans une bataille sans rival sur Internet. Dans un domaine que l’entreprise connait bien, on peut découvrir principalement deux sites. « Unitedtankers » et « the real american tanker » servant clairement la propagande américaine. Avec un message clair : « choisir Boeing, c’est créer 50 000 emplois en Amérique et la supériorité technique du B767 », le patriotisme et la préférence nationale doivent servir Boeing pour s’imposer. Initiative originale, le civil pourra participer à l’appel d’offres en signant une pétition destinée à l’administration Obama. On peut aussi envoyer une lettre à son représentant politique local pour lui demander de soutenir la participation de l’avionneur. Inutile de préciser que les habitants du Kansas ou de l’Alabama sont particulièrement visés.
Sur cette bataille médiatique, on notera l’émergence récente d’un site concurrent, celui de l’A330MRTT. Enfin sorti de son mutisme vis-à-vis des nouvelles technologies de l’information, le site présente l’énorme avantage d’exister, de proposer des medias originaux mais ne rivalise pas encore par sa virulence avec celui de Boeing.
Pour contrebalancer un peu le duel entre Airbus et Boeing, on a bien cru un moment voir arriver une offre russe. Selon la rumeur, la société publique United Aviation Corporation (UAC) aurait pu répondre elle aussi à l’appel d’offres. Finalement Moscou avait mis rapidement un terme à cette rumeur mais laissa tout de même la porte ouverte à Washigton affirmant étudier une telle demande si elle était émise par les Etats-Unis.
La situation française de l’avion ravitailleur.
En France, le renouvellement des avions ravitailleur de l’armée de l’air n’a toujours pas été lancé. Cet appareil qui sera certainement l’A330MRTT est incontournable pour la viabilité de la composante aérienne de la dissuasion et des opérations conventionnelles. Alors que la France n’a toujours pas fait le choix d’acheter l’appareil, le constat fait tache d’huile vis-à-vis des Américains.
Si la commande intervenait maintenant, la DGA s’attendrait à une mise en service de l’appareil fin 2014 début 2015. Si on ne parle pas encore de son financement, un appel d’offres serait le bienvenu aux vues de la récente montée au créneau face au protectionnisme américain. Un achat de gré-à-gré parait donc improbable. De plus, les capacités industrielles européennes manquent. En Espagne, l’usine de transformation des A330-200 est déjà surchargée. On envisagerait alors une unité de production en France mais là encore, la rentabilité serait moindre qu’en Espagne.

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freddieboy56
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# 5 mai 2010 09:37
http://www.lepoint.fr/bourse/2010-05-04 ... 7/0/451136
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castel
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# 17 mai 2010 09:01
Le dossier des ravitailleurs américains sent le souffre

Deux hommes politiques américains de choc viennent de tirer un missile en direction d’EADS : reprenant une théorie déjà évoquée à Washington, ils demandent officiellement que le Pentagone prenne en compte le fait que les productions Airbus sont largement et illégalement subventionnées par les gouvernements européens. Une pratique dont bénéficierait l’A330 dont est directement dérivé l’appareil que proposent les Européens dans le cadre du programme KC-X.

On n’imagine rien d’une telle violence de ce côté-ci de l’Atlantique. Le sénateur Sam Brownback et Todd Tiahrt, membre du Congrès, tous deux républicains texans, estiment que l’administration Obama a choisi «de placer les intérêts des travailleurs européens au-dessus des intérêts des travailleurs américains». Pour sortir de l’impasse, ils proposent que le prix du ravitailleur européen soit augmenté de la part des subventions qui lui est propre.

Brownback et Tiahrt comptent de nombreux émules, y compris dans le camp démocrate, à commencer par l’inénarrable Patty Murray. Cette dernière, tonitruante élue de l’Etat de Washington, a repoussé de longue date les limites de la mauvaise foi politico-industrielle et on en arrive à se demander comment elle peut encore être prise au sérieux. La réponse à cette question est pourtant simple. Il s’agit de l’expression emphatique d’un patriotisme économique au demeurant compréhensible, mâtiné de sentiments hostiles vis-à-vis des Européens en général, des Français en particulier. Le tout exacerbé par un manque de connaissance des dossiers, l’absence flagrante de culture générale au sein de l’opinion publique et les peurs ancestrales nées de la stratégie «socialiste» qui prévaut à travers le Vieux Continent. Les Européens croient, à leur manière, aux vertus d’ interventions étatiques dans l’économie, une maladie pernicieuse.

Le seul mérite de Brownback, Tiahrt et leurs amis est d’avoir réussi la synthèse de ces peurs. Ce qui leur permet aussi, entre élus républicains tout au moins, d’alimenter leurs incessantes critiques vis-à-vis de Barack Obama, lequel, par exemple, a l’outrecuidance d’imposer aux Etats-Unis un système de protection sociale à la française, pire, «socialiste». EADS et Airbus n’avaient évidemment pas imaginé qu’ils seraient précipités au cœur d’un tel cyclone !

On est en droit de s’interroger sur l’absence de contre-attaque à la mesure de l’offensive en cours. Certes, de temps à autre, il est dit que le Boeing 787 est l’avion le plus généreusement subventionné de l’histoire de l’aviation civile. Ce qui fait tout au plus sourire les Américains qui préfèrent dénoncer «le consortium étatique français Airbus» (sic) et son intention de proposer l’A330-200 MRTT/KC-45 en-dessous de son prix de revient, les contribuables se chargeant de faire l’appoint.

Dans cet environnement tragi-comique, le retrait de Northrop Grumman continue de faire l’objet de ce qu’il est pudiquement convenu d’appeler des commentaires en sens divers. Partenaire puissant et dynamique d’EADS tout au long de l’épisode précédent, l’industriel californien a choisi de renoncer en avançant un prétexte étonnamment léger : le nouvel appel d’offres du Pentagone privilégierait le Boeing KC-767, au point que ce ne serait pas la peine de formuler une proposition concurrente. Y a-t-il eu menace de mesures de rétorsions ? Sans doute ne le saura-t-on jamais.

Au fil des jours, on constate que le tandem EADS/Airbus ne réussit pas à redresser son image ou, plus exactement, à rétablir la vérité. A savoir qu’il est résolument multinational, et non pas exclusivement français, que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel n’y font pas la pluie et le beau temps. Ou encore qu’EADS est tout aussi préoccupé de retour sur investissement et de rentabilité solide que l’est Boeing. Une évidence qui a bien du mal à traverser l’Atlantique.

Pierre Sparaco-AeroMorning

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LightWeight
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# 17 mai 2010 09:47
Toujours pas d' élément nouveau concernant les ravitailleurs eux-mêmes...
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