Messerschmitt Me-262 Schwalbe

  • Constructeur : Messerschmitt
  • Catégories : Appareils de la Seconde Guerre mondiale, Avions de chasse
  • Pays : Allemagne
  • Année du premier vol : 1941

Description de l'appareil Messerschmitt Me-262 Schwalbe

Le Me 262 Schwable (Hirondelle) est le premier avion de chasse à réaction au monde à être entré en service opérationnel, en 1944 dans la Luftwaffe. Combinant une propulsion à réaction avec des ailes en flèche, il constituait l'une des "super-armes" sur lesquelles quelques dirigeants allemands pensaient pouvoir se reposer pour ne pas sortir vaincus de la guerre. Il révéla cependant rapidement ses limites, et ses qualités étaient loin de pouvoir compenser le déséquilibre militaire de la fin de la guerre.

Le développement du Me-262 commença dès le début de la Seconde Guerre Mondiale, mais fut mis au ralenti dès 1940. A l'époque, il était toujours prévu de finir la guerre rapidement, et la priorité fut mise sur la production et le développement d'avions existants ou pouvant potentiellement être mis en service rapidement. Le Bf 109 et le Fw 190 étaient considérés comme largement suffisants jusqu'à la fin de la guerre. Le changement progressif de situation, avec une Allemagne de plus en plus sur la défensive jusqu'à se retrouver aux abois, remis sur la table des projets bien plus technologiquement avancés, censés redistribuer les cartes.

Le Me 262 fit son premier vol le 18 Avril 1941 avec un moteur à pistons Jumo 210 dans le nez, les réacteurs BMW 003 prévus n'étant pas prêts. Plus d'un an après, le 18 Juillet 1942, il vola enfin avec ses deux réacteurs. Le BMW 003 se révéla pourtant trop peu fiable, et remplacé par le Junkers Jumo 004 ; ce dernier connaissait pourtant son lot de problèmes de fiabilité... La motorisation sera un point faible récurrent du Me 262.

Un des facteurs déterminants pour expliquer le retard du Me 262 est bien le manque de moteurs fiables, dû en partie à la pénurie d'alliages assez résistants pour survivre aux très hautes températures allant de pair avec la propulsion à réaction. Même lors de la vie opérationnelle de l'appareil, les moteurs manqueront cruellement de fiabilité, avec une durée de vie effective d'un peu plus de 10 heures. De plus, comme tous les premiers réacteurs,

Le Me 262 se présente comme un bimoteur à ailes basses, à empennage classique et fuselage profilé. Le pilote, situé juste au-dessus des ailes, dispose d'une verrière bulle fournissant une excellente visibilité. Le fuselage, qui atteint sa section maximale au niveau des ailes, y a une section presque triangulaire. Son aile est en flèche très peu prononcée (18,5°). Le train, classique au départ avec une roulette de queue, est rapidement transformé en train tricycle à roulette de nez : la position cabrée au décollage plaçait en effet la gouverne de profondeur en plein dans les turbulences des réacteurs et des ailes, lui enlevant toute efficacité.

Son armement impressionnant de 4 canons de 30 mm concentrés dans le nez, appuyés occasionnellement par deux douzaines de roquettes air/air R4M, le rend parfaitement capable d'aller chasser les bombardiers lourds américains. Et malgré la volonté initiale d'Hitler d'utiliser sa vitesse pour en faire un Jabo (Jagd Bomber, ou chasseur-bombardier) quasiment invulnérable, la plupart des appareils effectivements utilisés en opérations seront envoyés contre les formations de bombardiers lourds américains, avec quelque succès.

Même si les premières unités expérimentales reçoivent leurs appareils dans la seconde moitié de 1944, les débuts sont difficiles et c'est seulement en Mars 1945 que les premières attaques organisées de quelque envergure sont lancées contre les formations de B-17 et B-24. Le 18 Mars 1945 notamment, 37 Me 262 du JG 7 interceptent un raid de plus de 1200 bombardiers et 600 chasseurs d'escorte, descendant 12 bombardiers et un chasseur pour trois pertes. Si le ratio victoires/pertes est satisfaisant, la force américaine perd moins d'1 % de ses bombardiers lourds, ce qui est loin d'être significatif.

Le Me 262 posait de nombreuses difficultés techniques à ses pilotes, qui étaient en général recrutés parmi la crème de la Luftwaffe. La première était liée à sa vitesse : bien que constituant une sécurité par rapport aux avions adverse, la différence de vitesse avec les bombardiers ou même les chasseurs compliquait considérablement le tir. Des tactiques furent développées contre les bombardiers, notamment l'idée de partir plus haut qu'eux, de piquer jusqu'à se retrouver assez loin derrière eux et un peu plus bas, perçant la couverture de chasse, puis les engager en légère montée pour réduire la vitesse de rapprochement. Par la suite, l'utilisation de roquettes air/air R4M permit aux chasseurs d'engager les box de très loin en lâchant leurs bordées de roquettes au jugé (une seule roquette explosant à proximité d'un bombardier pouvait l'endommager sérieusement), sans s'exposer aux tirs des mitrailleurs.

La vitesse était cependant aussi un avantage, puisqu'elle rendait le travail des mitrailleurs très difficile, et celui de l'escorte de P-51 ou P-47 pratiquement impossible. Une autre difficulté, commune à la plupart des premiers réacteurs, était leur faible temps de réaction, et leur peu d'efficacité à basse vitesse. La post-combustion étant encore à inventer, les Me 262 mettaient longtemps à accélérer au décollage, et l'inertie de leurs moteurs les obligeaient à de longues approches... qui firent un temps la joie des chasseurs américains envoyés cueillir les hirondelles au nid. Ce danger fut en partie réduit par l'installation de couloirs de DCA pour le moins rébarbatifs, et de patrouilles de chasseurs à pistons Fw 190D9 le long des couloirs d'approche.

Au final, le bilan du Me 262 est mitigé. Son pilotage pointu en faisait un avion relativement dangereux, même pour des pilotes expérimentés, et beaucoup d'avions et de pilotes furent perdus sur accident. Son impact sur les raids de bombardements fut plus psychologique que matériel : il fut engagé en bien trop faibles quantités pour pouvoir espérer infliger des pertes suffisantes aux bombardiers lourds américains. Son utilisation fut de plus restreinte à la fin de la guerre par une pénurie aigüe de carburant. Il reste cependant une superbe machine, aux performances exceptionnelles pour l'époque, et restant même supérieure aux premiers chasseurs à réaction alliés, les P-80 Shooting Star et Gloster Meteor.

Sa production a été récemment relancée aux Etats-Unis sur plans d'origine... les nouveaux appareils délaissant cependant les Jumo 004 pour les plus fiables General Electric J85. L'un d'entre eux est basé à Manching, en Allemagne, et participe régulièrement à des meetings aériens.

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