Actualité aéronautique

Métier : Agent de la lutte animalière

Article publié le 2 juillet 2013 par David Dagouret

Aeroweb-fr.net a rencontré Gérard Lacroix qui est agent de la lutte animalière à l'aéroport de Paris Charles de Gaulle 

Gérard LACROIX est entré à Aéroport De Paris (ADP)  en 1995. Il travaille en tant qu'agent de la lutte animalière, familièrement appelé "Effaroucheur".

Aeroweb-fr.net : En quoi consiste votre travail ? 

Gérard LACROIX : Mon travail consiste à faire fuir les oiseaux des pistes, des abords des pistes mais également de toute la zone de l’aéroport. Depuis 2 ans je suis également en charge des mammifères comme les lapins, les renards, tous les animaux que l’on peut rencontrer. 

Je suis rentré à ADP  pour ce travail et je suis resté car c’est très intéressant, ça me passionne. Je suis autonome, il faut être observateur. Selon les heures vous ne rencontrez pas les mêmes oiseaux,  les jours ne se ressemblent pas.

Aeroweb-fr.net : Comment êtes vous rentré à ADP ?

Gérard LACROIX : Avant je travaillais comme salarié agricole, j’ai postulé à ADP pour les espaces verts et comme la lutte animalière a été rattachée aux espaces verts, on m’a présenté ce travail et comme j’étais un habitué de la nature et de la campagne ça m’a plus. 

Aeroweb-fr.net : Quel est votre zone de travail ?

Gérard LACROIX : Ce soir, je m’occupe uniquement du doublet nord, je reste donc au nord du terrain. La règle est d’éloigner les oiseaux qui se trouvent sur la piste et aux abords. Ah !!! Vous entendez un oiseaux vient d’être ramassé au sud. Il y a eu une collision avec un martinet. Il y en a beaucoup en ce moment. C’est dû à la température qui est basse, tous les martinets sont au ras du sol car ils cherchent les insectes et il y a donc des collisions avec les avions. 

Aeroweb-fr.net : Devez vous respecter un planning particulier sur votre journée de travail ?

Gérard LACROIX : Nous c’est la sécurité avant tout. On doit s’informer des conditions météorologiques car lorsqu'il pleut on a davantage d’oiseaux comme les mouettes. On doit également faire attention selon les saisons. A l’automne et au printemps, lors des migrations on a d’autres espèces d’oiseaux qui passent. Selon l’heure de la journée, nous avons d’avantage d’oiseaux le matin, au lever du soleil mais également le soir au coucher.  

Aeroweb-fr.net : Vous ne travaillez pas de nuit ?

Gérard LACROIX : A Roissy, non. Nous ne sommes pas entouré d’eau, nous n’avons pas de problème mais par exemple à New York ou à Amsterdam ils effarouchent la nuit car il y a beaucoup de canards et ils volent la nuit et donc il y a aussi risque de collision.  A Roissy la règle c’est une demi heure avant le lever du soleil et une demi heure après le coucher. 

Aeroweb-fr.net : Quel est votre matériel de travail ?

Gérard LACROIX : On a du matériel  pyrotechnique, un lance fusée, une lampe laser, ponctuellement nous avons un fusil de chasse qu’on utilise avec parcimonie, le but ce n’est pas de tuer mais d’effaroucher. Nous avons également du matériel acoustique, nous avons des hauts parleurs qui diffusent des sons d’oiseaux et plus particulièrement des cris d’oiseaux en détresse. Ces sons font fuirent les oiseaux. Par exemple le corbeau ou le goëland.

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Aeroweb-fr.net : Suivez vous une formation particulière ?

Gérard LACROIX : Tous les deux ans nous avons  des formations particulières avec un ornithologue pour reconnaître les oiseaux. J’ai également passé un permis spécial pour pouvoir circuler aussi prêt de la piste, il y a des consignes très particulières. Par exemple actuellement nous circulons sur le taxiway, là où les avions circulent.  Je dois regarder partout car le danger pour nous c’est les avions.

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Aeroweb-fr.net : Y a-t-il beaucoup de collision entre les oiseaux et les avions ?

Gérard LACROIX : Il y a 1200 collisions par an sur tout le territoire national, c’est peu et beaucoup à la fois. En effet cela représente 3 collisions par jour et un 30 ans il est tombé un avion par an dans le monde à cause d’une collision avec les oiseaux. 

Aeroweb-fr.net : Y a-t-il  d’autres animaux, dangereux  pour les avions ?

Gérard LACROIX : Oui bien entendu, les lapins par exemple. Il suffit d’un lapin pour bloquer 10 avions, un petit lapin qui est malade sur la piste ou qui est blessé devant un avion au point d’arrêt, le pilote ne décollera pas. Un réacteur pourrait aspirer le lapin. Je me souviens également il y a quelques années un Boeing 747 a percuté un sanglier. Il allait atterrir piste sud, il était 23 heures et il a tapé le sanglier. L’avion a été immobilisé sur la piste pendant deux heures. Vous pouvez également trouver des renards. 

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