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Le siège éjectable (complément d'informations)

Dernière actualisation le 31 mars 2009

Dossier réalisé par Patrick MORINET

AVERTISSEMENT : La description du fonctionnement d’un siège éjectable, expliquée ci après, est commune à l’ensemble des sièges ; toutefois avec l’évolution des techniques, le canon d’éjection a été remplacé par des fusées placées sous le siège. Il pourra également y avoir des différences :
- au niveau de la temporisation de mise en œuvre des mécanismes
- en fonction du constructeur du siège (le plus connu étant MARTIN-BAKER, mais l’ex URSS a construit ses propres équipements …. Et a largement diffusé ses produits !)
- en fonction du modèle de siège utilisé (actuellement il existe 16 modèles, du Martin-Baker Mk 1 au Mk 16 et le modèle JPATS, à noter que le Mk 13 n’existe pas ….

Les sièges actuels sont de type 0 / 0, c’est à dire que l’éjection est possible, altitude 0 et vitesse 0 et peut se faire sous l’eau, si l’aéronef tombe en mer.

La description que vous allez lire concerne deux types de sièges, le CM4 (fabrication française sous licence par la S.E.M.M.B, Société d’Exploitation des Matériels Martin-Baker) qui équipait le chasseur ETENDARD et le MBMkF5AF qui équipait le CRUSADER et qui sont respectivement un 0 / 90 et un 0 / 110. Vitesse en nœuds 100 kn = 185 km/h
NOTA : le Mk5 du Crusader est équipé , sur le sommet, de 2 couteaux qui cassent la verrière et qui permet l’éjection en passant à travers.

DESCRIPTION :

L’éjection normale se produit lorsque l’on tire l’une des 2 poignées, haute ( munie d’un rideau masque) ou basse. (seule subsiste la poignée basse située entre les jambes du pilote depuis le MB Mk8) Cette action déclenche une série d’opérations automatiques, qui commencent par le largage de la verrière ( actuellement les éjections se font en passant au travers de la verrière) et qui entraîne l’éjection hors de l’avion, de l’occupant et de son siège. Les balises radio de détresse avion et siège sont actionnées.

4 phases d’une éjection :
1. Largage de la verrière et évacuation de l’avion
2. Stabilisation et décélération du siège et de son occupant
3. Ouverture du parachute personnel avec séparation du siège
4. Descente de l’utilisateur avec son parachute

Phase 1 : Largage de la verrière et évacuation.
Temps écoulé : 0 à 1,5 secondes
L’occupant est sanglé dans son harnais, le harnais est fixé au siège. Il actionne la poignée haute ; cette action met à feu la cartouche de largage ; les gaz déverrouillent la verrière qui est larguée par l’action dynamique de l’air. Un mécanisme retardateur (1 seconde) est actionné en même temps que la cartouche est mise à feu afin de s’assurer de l’éjection de la verrière, avant que le siège ne commence à s’élever. Au bout de cette seconde, la cartouche principale du canon d’éjection est mise à feu et provoque à son tour la mise à feu des 2 cartouches auxiliaires, ce qui expulse le siège et son occupant avec une poussée suffisante pour les dégager de l’avion et leur faire atteindre la hauteur minimum nécessaire. Lorsque le siège s’élève, il se produit 4 actions bien distinctes :
1. La gâchette du canon d’extraction des parachutes stabilisateurs est extraite par 1 biellette de commande fixée à la poutre transversale ( reste dans l’avion)
2. La gâchette du mécanisme d’ouverture retardée est extraite par 1 biellette de commande fixée également à la poutre transversale
3. Les sangles de maintien se tendent et ramènent les jambes en arrière contre le baquet évitant toute blessure lorsque le siège quitte le cockpit.
4. Le circuit oxygène secours est actionné, qu’il soit ou non besoin.

Phase 2 : Stabilisation et décélération du siège et de l’occupant.
Temps écoulé 1 + 2 : 1,5 à 2,25 secondes
L’utilisateur est maintenant dégagé de l’avion. 1 seconde après que la biellette ait été extraite, le canon des parachutes stabilisateurs est mis à feu, et projette un piston qui extrait, au moyen d’une corde, un parachute extracteur de diam 22 in (558,8 mm)logé dans le compartiment au sommet du siège et qui entraîne à son tour, un parachute stabilisateur de diam 5 ft ( 1524 mm) qui se termine par une manille maintenue dans une tenaille de fixation au sommet du siège. Tant que cette tenaille est fermée, les parachutes restent fixés au siège. Ils servent à stabiliser et à décélérer le siège en préparation de l’ouverture du parachute personnel et de la séparation de l’occupant et du siège.

Phase 3 : Ouverture du parachute personnel et séparation du siège.
Temps écoulé 1 + 2 + 3 : 2,25 à 3,5 secondes
Le siège et son occupant sont maintenant décélérés et stabilisés et prêts pour l’ouverture du parachute personnel et la séparation.
1,75 secondes après que la biellette de commande du mécanisme d’ouverture retardée a extrait la gâchette du mécanisme, voici les actions qui en découlent :
· Il dégage les points d’attache du harnais sur le siège, et libère l’occupant du siège
· Il libère les verrous des sangles de maintient et libère les jambes
· Il permet à la tenaille, qui maintient par la manille les parachutes stabilisateurs, de s’ouvrir. Les parachutes sont libérés de la structure et leur traction est transmise au moyen d’une sangle au parachute personnel qui est extrait de son paquetage et s’ouvre ( le rideau masque que l’utilisateur a maintenu sur son visage pour se protéger est également libéré du siège, ce qui assure la séparation absolue si les mains sont gelées à la poignée)

Phase 4 : Descente de l’utilisateur avec son parachute personnel.
Temps écoulé 1 + 2 + 3 + 4 : 3,5 à 5,7 secondes
La force d’ouverture du parachute personnel permet une séparation très nette d’avec le siège.
Gonflage automatique du canot de survie, relié à l’utilisateur par une sangle, qu’il soit ou non besoin.
Le parachute ( IRWINde 7,30m de diamètre) décélère l’occupant pour maintenir une vitesse de descente d’environ 7m/seconde, le contact avec le sol s’effectue comme avec n’importe quel parachute ordinaire, le siège, séparé de son occupant tombant librement.
Quelques chiffres :
· Altitude moyenne au-dessus du sol (trajectoire) de ….. 18 à 24 m
· Vitesse moyenne d’expulsion du canon d’éjection ….. 25 m/s
· Accélération moyenne progressive imposée à l’utilisateur en phase 1 ….. 20 G

Cas d’éjection à haute altitude et grande vitesse :
Les mêmes 4 phases se produisent, mais avec une différence ;
Un mécanisme automatique de retardement, placé entre fin phase 2 et début phase 3
Si le siège est au-dessus de 10.000ft (3000m) ou si une force G (agissant vers le haut) est égale ou supérieure à 4G, ce mécanisme va retarder l’extraction du parachute personnel par les parachutes stabilisateurs ;
2 raisons :
· A haute altitude, permettre à l’occupant, toujours assis dans son siège, de parvenir par une descente rapidement stabilisée, à une altitude sûre de 10.000ft à laquelle il peut se passer sans danger de l’alimentation secours en oxygène.
· A grande vitesse, ralentir le siège pour éviter la détérioration à l’ouverture, du parachute personnel

En cas de non fonctionnement du siège ou d’un mécanisme après éjection, l’occupant dispose d’un système manuel de déverrouillage et d’ouverture de son parachute personnel.

Une illustration peut vous aider à mieux comprendre son fonctionnement !

Dossier réalisé par Patrick MORINET

AVERTISSEMENT : La description du fonctionnement d’un siège éjectable, expliquée ci après, est commune à l’ensemble des sièges ; toutefois avec l’évolution des techniques, le canon d’éjection a été remplacé par des fusées placées sous le siège. Il pourra également y avoir des différences :
- au niveau de la temporisation de mise en œuvre des mécanismes
- en fonction du constructeur du siège (le plus connu étant MARTIN-BAKER, mais l’ex URSS a construit ses propres équipements …. Et a largement diffusé ses produits !)
- en fonction du modèle de siège utilisé (actuellement il existe 16 modèles, du Martin-Baker Mk 1 au Mk 16 et le modèle JPATS, à noter que le Mk 13 n’existe pas ….

Les sièges actuels sont de type 0 / 0, c’est à dire que l’éjection est possible, altitude 0 et vitesse 0 et peut se faire sous l’eau, si l’aéronef tombe en mer.

La description que vous allez lire concerne deux types de sièges, le CM4 (fabrication française sous licence par la S.E.M.M.B, Société d’Exploitation des Matériels Martin-Baker) qui équipait le chasseur ETENDARD et le MBMkF5AF qui équipait le CRUSADER et qui sont respectivement un 0 / 90 et un 0 / 110. Vitesse en nœuds 100 kn = 185 km/h
NOTA : le Mk5 du Crusader est équipé , sur le sommet, de 2 couteaux qui cassent la verrière et qui permet l’éjection en passant à travers.

DESCRIPTION :

L’éjection normale se produit lorsque l’on tire l’une des 2 poignées, haute ( munie d’un rideau masque) ou basse. (seule subsiste la poignée basse située entre les jambes du pilote depuis le MB Mk8) Cette action déclenche une série d’opérations automatiques, qui commencent par le largage de la verrière ( actuellement les éjections se font en passant au travers de la verrière) et qui entraîne l’éjection hors de l’avion, de l’occupant et de son siège. Les balises radio de détresse avion et siège sont actionnées.

4 phases d’une éjection :
1. Largage de la verrière et évacuation de l’avion
2. Stabilisation et décélération du siège et de son occupant
3. Ouverture du parachute personnel avec séparation du siège
4. Descente de l’utilisateur avec son parachute

Phase 1 : Largage de la verrière et évacuation.
Temps écoulé : 0 à 1,5 secondes
L’occupant est sanglé dans son harnais, le harnais est fixé au siège. Il actionne la poignée haute ; cette action met à feu la cartouche de largage ; les gaz déverrouillent la verrière qui est larguée par l’action dynamique de l’air. Un mécanisme retardateur (1 seconde) est actionné en même temps que la cartouche est mise à feu afin de s’assurer de l’éjection de la verrière, avant que le siège ne commence à s’élever. Au bout de cette seconde, la cartouche principale du canon d’éjection est mise à feu et provoque à son tour la mise à feu des 2 cartouches auxiliaires, ce qui expulse le siège et son occupant avec une poussée suffisante pour les dégager de l’avion et leur faire atteindre la hauteur minimum nécessaire. Lorsque le siège s’élève, il se produit 4 actions bien distinctes :
1. La gâchette du canon d’extraction des parachutes stabilisateurs est extraite par 1 biellette de commande fixée à la poutre transversale ( reste dans l’avion)
2. La gâchette du mécanisme d’ouverture retardée est extraite par 1 biellette de commande fixée également à la poutre transversale
3. Les sangles de maintien se tendent et ramènent les jambes en arrière contre le baquet évitant toute blessure lorsque le siège quitte le cockpit.
4. Le circuit oxygène secours est actionné, qu’il soit ou non besoin.

Phase 2 : Stabilisation et décélération du siège et de l’occupant.
Temps écoulé 1 + 2 : 1,5 à 2,25 secondes
L’utilisateur est maintenant dégagé de l’avion. 1 seconde après que la biellette ait été extraite, le canon des parachutes stabilisateurs est mis à feu, et projette un piston qui extrait, au moyen d’une corde, un parachute extracteur de diam 22 in (558,8 mm)logé dans le compartiment au sommet du siège et qui entraîne à son tour, un parachute stabilisateur de diam 5 ft ( 1524 mm) qui se termine par une manille maintenue dans une tenaille de fixation au sommet du siège. Tant que cette tenaille est fermée, les parachutes restent fixés au siège. Ils servent à stabiliser et à décélérer le siège en préparation de l’ouverture du parachute personnel et de la séparation de l’occupant et du siège.

Phase 3 : Ouverture du parachute personnel et séparation du siège.
Temps écoulé 1 + 2 + 3 : 2,25 à 3,5 secondes
Le siège et son occupant sont maintenant décélérés et stabilisés et prêts pour l’ouverture du parachute personnel et la séparation.
1,75 secondes après que la biellette de commande du mécanisme d’ouverture retardée a extrait la gâchette du mécanisme, voici les actions qui en découlent :
· Il dégage les points d’attache du harnais sur le siège, et libère l’occupant du siège
· Il libère les verrous des sangles de maintient et libère les jambes
· Il permet à la tenaille, qui maintient par la manille les parachutes stabilisateurs, de s’ouvrir. Les parachutes sont libérés de la structure et leur traction est transmise au moyen d’une sangle au parachute personnel qui est extrait de son paquetage et s’ouvre ( le rideau masque que l’utilisateur a maintenu sur son visage pour se protéger est également libéré du siège, ce qui assure la séparation absolue si les mains sont gelées à la poignée)

Phase 4 : Descente de l’utilisateur avec son parachute personnel.
Temps écoulé 1 + 2 + 3 + 4 : 3,5 à 5,7 secondes
La force d’ouverture du parachute personnel permet une séparation très nette d’avec le siège.
Gonflage automatique du canot de survie, relié à l’utilisateur par une sangle, qu’il soit ou non besoin.
Le parachute ( IRWINde 7,30m de diamètre) décélère l’occupant pour maintenir une vitesse de descente d’environ 7m/seconde, le contact avec le sol s’effectue comme avec n’importe quel parachute ordinaire, le siège, séparé de son occupant tombant librement.
Quelques chiffres :
· Altitude moyenne au-dessus du sol (trajectoire) de ….. 18 à 24 m
· Vitesse moyenne d’expulsion du canon d’éjection ….. 25 m/s
· Accélération moyenne progressive imposée à l’utilisateur en phase 1 ….. 20 G

Cas d’éjection à haute altitude et grande vitesse :
Les mêmes 4 phases se produisent, mais avec une différence ;
Un mécanisme automatique de retardement, placé entre fin phase 2 et début phase 3
Si le siège est au-dessus de 10.000ft (3000m) ou si une force G (agissant vers le haut) est égale ou supérieure à 4G, ce mécanisme va retarder l’extraction du parachute personnel par les parachutes stabilisateurs ;
2 raisons :
· A haute altitude, permettre à l’occupant, toujours assis dans son siège, de parvenir par une descente rapidement stabilisée, à une altitude sûre de 10.000ft à laquelle il peut se passer sans danger de l’alimentation secours en oxygène.
· A grande vitesse, ralentir le siège pour éviter la détérioration à l’ouverture, du parachute personnel

En cas de non fonctionnement du siège ou d’un mécanisme après éjection, l’occupant dispose d’un système manuel de déverrouillage et d’ouverture de son parachute personnel.

Une illustration peut vous aider à mieux comprendre son fonctionnement !
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