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Airbus : l'A330-300 a le vent en poupe

Article publié le 12 octobre 2012 par David Barrie

L'avionneur européen a reçu deux commandes, de 10 et 15 avions, de la part de Philippine Airlines et de Turkish Airlines respectivement, confirmant l'intérêt des clients pour cet avion.

Airbus vient de recevoir à quelques jours d'intervalle deux commandes pour des Airbus A330-300, dix pour Philippine Airlines en plus des dix déjà commandés et quinze appareils du même type pour Turkish Airlines.

Le transporteur philippin se retrouvera donc avec trente A330-300 neufs et les livraisons commenceront dès l'an prochain. La compagnie a choisi la nouvelle version à masse accrue (240 tonnes) lui offrant un rayon d'action plus important pour rejoindre le Moyen Orient et Hawaii à partir de Manille. Turkish Airlines n'a pas précisé quelle version serait livrée.

Depuis le début de l'année, l'A330 dans toutes ses versions totalise quatre-vint-quatorze commandes et quarante annulations et conversions. Cela porte donc le total net à cinquante-quatre commandes. Cela pourrait sembler modeste quand on considère qu'Airbus livre plus de quatre-vingts avions xhaque année, mais en regardant la concurrence (et même l'A350), on s'aperçoit que l'A330 bénéficie de plus de commandes que tous les gros porteurs de Boeing réunis (767, 787 et 777).

Le 767 a réussi à contenter deux clients pour dix-neuf commandes ; Boeing a engrangé vingt-quatre commandes pour son 777 mais a aussi vu sept annulations ou conversions portant le nombre net de commandes à dix-sept pour cet avion. Enfin, plus spectaculaire, le 787 a reçu quatre-vingt-onze commandes en 2012, mais totalise cent treize annulations et conversations, affichant un solde négatif de vingt-deux appareils.

Outre la relative disponibilité de l'avion (avec plus de trois cents avions dans le carnet de commandes, il faut au maximum quatre ans avant d'être livré, alors qu'avec huit cents 787 devant encore être livrés, il faudra près d'une décennie pour tout produire), l'A330 bénéficie d'une fiabilité de près de 100%. C'est un produit éprouvé dans lequel les clients peuvent avoir toute confiance. A ce stade de la production, ils peuvent espérer qu’aucun problème majeur comme ceux qui ont frappé le 787 ne survienne en exploitation.

Enfin, la nouvelle version lancée au salon de Farnborough en juillet dernier permet de nouvelles perspectives quant au rayon d'action. les clients ne s'y sont pas trompés et ont massivement commandé, à hauteur de cinquante-neuf avions, des A330-300 à masse accrue.

Cependant, cette bonne situation est un mal pour un bien. Dans le même temps, L'A350-800 n'a plus été commandé depuis 2008 et stagne à un peu plus de cent avions. Avec un nombre de passagers similaire (quatre cent quarante au maximum, un peu plus de trois cents en deux classes pour les deux avions), un rayon d'action moindre certes (6000nm pour l'A330-300HGW contre 8500nmm pour l'A350-800) mais suffisant sur les lignes régionales, une certitude quant aux performances et des livraisons déjà précisément planifiés, l'A330-300 à masse accrue pourrait tuer l'A350-800 dans l'oeuf ou le fragiliser fortement tout du moins.

Il faut dire qu'Airbus se trouve coincé entre deux chaises : "abandonner" l'A330 permettrait peut-être à l'A350 de récupérer ce marché, mais cela signifierait aussi un monopole de Boeing sur ce segment avec son Dreamliner.

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