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Airbus : L'A400M arrive enfin à Toulouse

Article publié le 9 mars 2010 par David Barrie

L'avion a atterri sur la plateforme de Blagnac à 15h45 devant un public nombreux. Toutes les photos sur Pictaero.com.

Airbus A400M à Toulouse

© David BARRIE pour Aeroweb-fr.net

Pour son dixième vol depuis décembre 2009, l'avion est parti de Séville à 13h50 heure locale avec à son bord Ed Strongman, pilote de l'avion, et Ignacio Lombo, son copilote. Après avoir survolé toute l'Espagne et les Pyrénées, l'A400M a effectué un tour au dessus de Toulouse avant de redescendre sur l'aéroport.

Ensuite, à 15h40, l'avion s'est présenté en procédure sud, en s'alignant sur la piste 32 Gauche à la plateforme de Toulouse Blagnac.

Quelques mêtres avant d'atterrir, l'avion s'est stabilisé, trains rentrés, et a remonté la piste à basse altitude devant un grand nombre de membres du personnel d'Airbus venus célébrer l'événement.

L'A400M a alors remis les gaz et a effectué un virage serré sur la gauche pour montrer l'agilité de l'engin, surtout avec une masse aussi peu importante ! L'avion s'est enfin aligné de nouveau pour atterrir à 15h45 devant des spectateurs qui s'étaient garés en bout de piste.

Les pilotes ont alors amené l'appareil devant le hangar où il sera parqué pendant tous les essais de certification de l'avion. Lors de leur descente, Tom Enders, PDG d'Airbus, et Fernando Alonso sont venus féliciter les pilotes qui ont convoyé l'A400M.

Ignacio Lombo, copilote de l'avion et très sollicité par la presse (parce que francophone) s'est déclaré très content de voir tout ce monde accueillir l'avion de transport européen.

Pour lui, l'avion est "très maniable. C'est un avion facile à piloter. Les pilotes seront très contents de le piloter."

Concernant les essais à faire en vue de la certification de l'appareil, M. Lombo a continué: "On va faire des essais assez proches de ce qui a été fait sur l'A380 e qu'on fera à l'avenir sur le 350. On va faire des mois d'essais ici avec l'avion 1 et à Séville, les essais seront effectués avec l'avion 2. Ici (à Toulouse NDLR) on a les moyens les plus modernes pour effectuer des essais et pour arriver à certifier l'avion."

La spécificité de l'avion réside dans le fait que l'A400M devra être certifié militairement, ce qui implique des essais complètement différents de ce qui est fait normalement pour les avions civils. "D'abord, on va faire des essais proches des tests nécessaires pour un avion civil et on passera ensuite aux phases tactiques. Il faudra enfin valider les missions que les forces aériennes seront amenées à faire dans l'avenir. Il faudra aussi procéder à des largages de charges. C'est similaire à toute certification pour un avion de transport mais à un niveau plus développé. On doit faire des essais pour exposer l'avion à des températures extrèmes: à -50° et à +50°. On fera des essais en altitude; pendant les vols tactiques, il faudra atterrir l'avion sur une piste non bétonnée, on volera à basse altitude, on effectuera des vols de nuit, etc ... " a déclaré Ignacio Lombo.

Pour terminer, il a rendu hommage à l'avion qu'il a amené à Toulouse: "tactiquement l'avion va arriver à un niveau inégalé par rapport aux avions dans les forces armées européennes. On aura un avion très rapide, mais qui pourra aussi atterrir assez lentement sur une piste non préparée et non betonnée. On pourra faire des vols de nuit, des ravitaillements en vol, on pourra faire tous types de missions tactiques."

Ed Strongman, pilote anglais de l'A400M a déclaré à Aeroweb-fr.net que dorénavant, à Toulouse "l'avion allait tout d'abord voler au moins une fois par jour, mais que lorsque l'équipage sera plus à l'aise avec, les vols pourront aller jusqu'à deux vols par jour. Le mois prochain, un deuxième appareil basé à Séville débutera les essais en vol et le troisième avion d'essai arrivera au milieu de l'année et sera aussi basé à Toulouse pour les tests en vol. Cela permettra une progression rapide pour le programme."

M. Strongman a tenu à préciser que, "comme l'avion est européen, c'est un groupe de pilotes européens (français, anglais, allemands et espagnols) qui participeront à la campagne d'essais en vol. J'ai dans mon équipe deux Français, un Espagnol, un Allemand et chacun d'entre nous est en contacts avec les nations clientes. Nous comprenons de ce fait quelle sera la tâche de cet avion de transport en Europe. Nous voulons que cet avion soit pour l'Europe, pas pour la France ou le Royaume-Uni seulement."

Ce vol intervient le même jour que la publication des résultats d'EADS qui sont dans le rouge en 2009 après des bénéfices en 2008. Ce déficit est dû principalement aux surcoûts du programme A400M. Néanmoins, les pays clients ont accepté un accord de principe qui augmenterait leur participation de deux milliards d'euros.

De nombreuses photos sont disponibles comme d'habitude sur Pictaero.com

D'autres photos sont disponibles sur le site de nos collègues: aeromorning.com

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