Actualité aéronautique

La maquette plastique

Article publié le 14 août 2010 par Dominique Dujardin, alias Blowlamp59

En cette période estivale, propice à la lecture, nous vous proposons une chronique évoquant des souvenirs d'enfance et de service militaire. Non, les deux ne sont pas si éloignés que cela lorsqu'un avion est au centre de ce récit.

Décembre 1960

Les fêtes de fin d’année battaient leur plein et ma mère m’avait annoncé que le lendemain, dimanche après-midi, mon parrain viendrait me donner mon traditionnel cadeau de Noël…

A l’époque, le virus de l’aéronautique m’avait, déjà, largement infecté et le tout jeune adolescent que j’étais ne rêvait que d’avions et de pilotage. Ma future carrière allait, c’était certain, se dérouler aux commandes d’un jet de combat. J’étais à l’affût de tout ce qui pouvait de près ou de loin avoir un rapport avec ma passion.

Dans les années soixante, par exemple, une célèbre marque de détergents offrait une maquette d’avion en plastique à monter avec  tout paquet de lessive acheté. J’avais littéralement cassé les pieds de ma mère jusqu’au moment où, de guerre lasse, elle avait fini par céder et acheté la lessive avec son cadeau tant convoité.

J’avais aussi dévoré de nombreux ouvrages narrant les exploits de pilotes de la seconde guerre mondiale et «Le Grand Cirque» de Pierre Clostermann n’avait plus de secret pour moi. Dans la cour de récréation, j’avais un ou deux copains aussi fanas d’aviation que moi et nos conversations tournaient autour des exploits de nos héros de BD favoris (Dan Cooper, Buck Danny ...) que nous lisions dans les hebdomadaires Tintin ou Spirou. Nous les  attendions avec impatience et les achetions le jeudi, jour de congé scolaire à l’époque. Nous parlions aussi des maquettes Airfix que l’on trouvait dans des sachets plastic transparents, et que nous acquérions avec notre argent de poche.

L’annonce de l’arrivée de mon parrain apportant ce cadeau de Noël ne soulevait pas, je dois le dire honnêtement, un enthousiasme débordant de ma part. Ma tante, n’ayant eu que des filles, avait une idée bien arrêtée de ce que l’on se devait d’offrir : un cadeau utile et instructif ! Je recevais donc mes traditionnels livres de la Collection Verte, accompagnés d’une boîte de chocolats. J’avais grand soin, bien sûr, de bien remercier ma tante et mon parrain sous l’œil vigilant de mes parents ( on ne rigolait pas sur ce point de politesse à l’époque et il n’était pas question de montrer le moindre signe de déception. On ne revendait pas ses cadeaux sur un site d’enchères comme on peut le faire aujourd’hui !) et puis après quelques minutes en leur compagnie, je disparaissais dans ma chambre et laissait les grands parler de leurs affaires ... de grands, auxquelles d’ailleurs je ne comprenais pas grand-chose.

La visite dominicale programmée arriva. Endimanché, propre comme un sou neuf, avec l’interdiction de faire quoi que ce soit qui put me salir, ( il fallait faire honneur aux invités) j’attendais l’arrivée de ma famille. La sonnette retentit  et bientôt je vis entrer mon parrain et son épouse. Très vite je remarquai que le paquet cadeau n’avait pas les dimensions habituelles  que peuvent avoir empaquetés, deux ou trois livres de cette collection tant chérie par ma tante. J’étais intrigué. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ? Après les embrassades et l’accueil d’usage, ce dernier me tendit mon cadeau accompagné de ses vœux. Immédiatement, je fus surpris par le poids inhabituellement léger du paquet .Connaissant les goûts littéraires de ma tante, je n’arrivais pas à imaginer ce que cela pouvait bien être. Contrôlant tant bien que mal mon impatience, j’ouvris le dit paquet et là, devant mes yeux ébahis, je pus contempler «la huitième merveille du monde» : une maquette d’avion à monter. C’était une maquette Heller d’un  Fouga Magister de la Patrouille de France. Je revois encore le couvercle de la boîte sur laquelle figurait un superbe appareil peint en bleu et arborant les insignes de l’école de l’Air. Fou de joie, je lui sautai littéralement au cou et dès que je le pus, filai dans ma chambre où j’entamai le montage de l’appareil. Aujourd’hui, quand j’y pense, je suis pratiquement certain que ma mère avait dû suggérer l’achat de mon cadeau, vu ma passion évidente et (déjà) dévorante pour tout ce qui volait.

Mon Fouga, une fois monté trôna avec fierté pendant des mois sur ma table de nuit et je le contemplais pendant de longues minutes avant de m’endormir le soir. Cet avion me fascinait. Son empennage en V, ses bidons en bout d’ailes ... Il avait «de la gueule». Il m’arrivait aussi de jouer à le faire «voler» (j’avais bien sûr mis de côté l’option de le monter sur son présentoir en plastique noir). Le fuselage dans la main, entre le pouce et l’index, imitant de la bouche avec  un «CHHHH ...» sonore, le  bruit des réacteurs, j’étais le pilote de ce magnifique appareil. Mon imagination de gamin n’avait pas de limites. Je partais en piqué, j’entamais une chandelle, j’attaquais une cible fictive ... Combien d’heures ai-je pu passer à jouer avec ce qui allait rester dans ma mémoire, comme probablement l’un de mes plus beaux cadeaux de Noël.

 

Décembre 1973.

Mon ordre d’appel sous les drapeaux vient d’arriver à la maison. C’est une carte de couleur marron clair, portant l’estampille  «République Française», à l’aspect peu engageant et qui m’ordonne de me présenter à la base aérienne 103 de Cambrai pour y «satisfaire à mes obligations militaires». Je m’y attendais un peu, vu que mon sursis pour études supérieures était venu à expiration. Comme l’idée de passer un an à «faire l’andouille» dans la «biffe» ne me réjouissait pas plus que cela, je m’étais rendu précédemment au centre d’information et de recrutement de l’Armée de l’Air de ma région et avais persuadé l’officier responsable de me faire affecter dans une arme qui avait toute ma faveur. J’avais fait miroiter la possibilité, si cela me plaisait et à l’issue de ma période légale, de contracter un engagement. Il m’avait donc promis de s’occuper personnellement de mon dossier et c’est ainsi que je me retrouvais dans l’Armée de l’air pour 12 mois.

A l’issue de mes deux mois de classe, je fus affecté à la base 110 de Creil. Dès mon arrivée, j’eus l’ordre de me présenter au bâtiment de commandement de la 10ème escadre de chasse où l’officier qui me reçut m’indiqua ma prise de fonction en tant qu’adjoint aux OPS au sein de l’escadron 1/10 Valois. Celui que je remplaçais venant de prendre «la quille».

Je le rencontrai brièvement, le temps de m’expliquer en quoi consistait mon travail et de me passer les consignes. Mais le plus intéressant fut lorsqu’il m’indiqua avec un regard complice, la possibilité de voler avec les pilotes de l’escadron si (je cite) «je savais bien me faire voir d’eux» .Voler sur appareil militaire ... Cela était donc possible ! J’avais bien enregistré le message.

La 10ème escadre de chasse était à l’époque, composée de deux escadrons. Le 1/10 Valois, équipé de SMB2 et le 2/10 Seine équipé de Mirages IIIC. Il y avait aussi un escadron d’EVSV et de liaisons équipé de 3 ou 4 Fouga  Magister, d’un ou deux T33 «T-Bird» et d’un Dassault Flamant. A l’extrémité des installations se trouvait un escadron de bombardement stratégique  équipé de Mirages IV. Voilà le décor planté !

Les jours et les mois passèrent et un peu à la fois je finis par prendre mes marques au point d’être (presque) considéré comme l’un des leurs. Le commandant de l’escadron avait même profité de l’arrivée de jeunes pilotes de chasse tout juste sortis de Cazaux et mutés au 1/10, pour me faire chercher mon insigne d’escadron , comme les autres, avec les dents, au fond d’un seau d’eau. Tradition oblige ! J’appris même à beugler avec les autres lors de pots le traditionnel «Et à la chasse ... Bordel !»

Mon travail était plutôt intéressant. Je devais tenir à jour une carte des terrains de déroutement possibles pour les avions partant en mission, remplir sur un grand cahier, un gros tampon sur lequel figurait l’ordre de mission, les munitions emportées, les bidons (aussi appelés «grosses couilles» en argot pilote), le nom du pilote, etc ... Je devais remplir un tableau sur lequel figurait le nombre d’heures de vol effectuées par chaque pilote de l’escadron de façon à ce que le commandant  les fasse voler d’une façon équitable.

J’avais bien sûr, abordé (très !) prudemment la question de la possibilité de voler avec un membre de l’escadron. Mon commandant n’avait pas vu d’objection à ma requête, mais avait exigé que je passe un examen médical auprès du toubib de la base et m’avais enjoint de passer les épreuves qui me permettent d’être qualifié «apte siège éjectable». C’est ce que je fis et obtins le précieux sésame, après avoir subit un examen physique complet, et des test aussi bizarres que ceux de souffler dans un tuyau et de maintenir une bille en haut d’un tube pendant une minute, ou de tenir sur une jambe, les yeux fermés, sans perdre l’équilibre ou marcher le long d’une ligne jaune peinte sur le sol. Je m’empressai, bien sûr, de l’exhiber à qui de droit.

Nous avions à l’escadron parmi les pilotes, un type très sympa, adjudant-chef de son état, d’une gentillesse extrême, d’une discrétion sans égal, et que ses acolytes  avaient surnommé par gentille moquerie «le  Fighter».C’était un pilote hors pair, ancien moniteur sur Fouga Magister à Cognac et je m’étais lié d’amitié avec ce dernier.

Par un bel après midi du mois de juin, alors que l’activité aérienne se montrait plutôt calme, il s’approcha de moi et me demanda si j’aimerais faire «tour» de Fouga. Il avait préparé une nav’ basse altitude d’une bonne heure, avec simulation d’attaque d’un passage à niveau, et comme aucun autre membre de l‘escadron n’était disponible ou intéressé, il m’offrait la possibilité de voler avec lui en place arrière. Autant demander à un aveugle s’il voulait voir. Mon commandant avait accordé son autorisation et je me souviens très bien qu’il lui avait recommandé d’être attentif vu la chaleur cette après midi-là.

Accompagné de mon «cocher», nous nous dirigeâmes vers l’escadron EVSV, nos voisins.

Première étape, me trouver une combinaison de vol à ma taille, ainsi qu’un casque et des bottes de vol. En un quart d’heure l’affaire fut réglée et c’est habillé en «fighter» que nous nous dirigeâmes vers le bureau de piste. J’étais fier «comme un bar-tabac» comme disait notre ami Coluche. Signatures obligatoires avant de prendre possession de notre monture et puis direction parking de l’escadron.

Nous arrivâmes près d’un magnifique Fouga couleur métal portant les codes de la 10ème escadre de chasse. Le cockpit était déjà ouvert en place avant et arrière et deux mécaniciens nous attendaient. Je fus immédiatement pris en charge par l’un deux qui m’aida à enfiler mon parachute. Comme je trouvais que ce dernier me descendait assez bas sur les jambes, il m’expliqua que le dit parachute allait me servir de coussin car j’allais m’asseoir dessus. En effet, un coup d’œil rapide au siège arrière me permit de voir que ce dernier était creux, sorte de baignoire métallique dans laquelle allait se trouver mon parachute. Je m’installai avec son aide, me brêlai puis il se saisit d’une sangle reliée au mécanisme d’extraction de la toile et en fixa l’autre extrémité à un crochet métallique qui se trouvait derrière ma tête. Le  pilote, qui avait suivi mon installation avec soin m’expliqua alors ce qui se passerait en cas d’évacuation forcée de l’appareil. Comme le Fouga ne possède pas de siège éjectable, il passerait sur le dos et sur son ordre je devais larguer la verrière, me libérer de mes ceintures à l’aide de l’ouverture d’urgence et je tomberais naturellement hors de l’appareil, le parachute étant extrait de son enveloppe grâce à la sangle reliée au crochet situé derrière mon siège. Cette manoeuvre me permettait  aussi d’éviter l’empennage en V (j’étais le plus proche de ce dernier de part ma position à l’arrière de l’appareil) qui ne manquerait pas de me heurter violemment si je sortais de l’avion en position normale et me tuer sur le coup. Puis il me fit un «amphi cabine» m’indiquant les divers instruments de bord et surtout comment régler la richesse en oxygène (maxi 100%). C’est alors, quand je fus prêt, qu’un des mécanos, d’un air goguenard, me tendit un sachet papier de couleur brune dont la fonction était assez évidente ! Vexé dans mon amour propre (a-t-on déjà vu Dan Cooper avec un sac en papier pour y vomir ?!?!), je finis par le prendre à contre-cœur.

Mise en route, montée en puissance des réacteurs avec leur sifflement caractéristique, contact  avec la tour de contrôle, signe aux mécaniciens et puis l’aéronef s’ébranle vers la  piste. Nous passons devant l’alignement impeccable des Mirage du 2/10, puis arrivés au bout du taxiway c’est le tour de l’enclos grillagé et gardé 24h/24 par des commandos de l’air de l’escadron de bombardement (Mirage IV).

Nous atteignons le seuil de piste. Dernières vérifications : Mon pilote me demande par radio si tout va bien et puis c’est l’alignement. Je ressens un mélange d’excitation, d’anxiété et de fierté à l’idée de vivre des instants magiques à bord d’un vol en avion à réaction. Ca y est ! Je ressens un «coup de pied au cul» lors de la mise à fond des gaz et la piste commence à se dérouler de plus en plus vite sur ma droite et sur ma gauche. Comme nous sommes assis assez bas, l’impression de vitesse est encore accentuée. Arrondi, et le Fouga s’élève dans les airs. Je ressens un petit choc. Le train est rentré. Virage sur la droite et au bout de quelques minutes, le plateau sur le quel la base est construite a disparu dans la brume de chaleur de cette après-midi d’été. Nous atteignons notre attitude de croisière de 3000 pieds  et sous mes yeux ébahis défilent sous nos ailes les damiers des champs et des prairies de l’Ile de France. Mais très vite ma rêverie est interrompue par un appel de mon pilote. Il a les bras levés et J’entends distinctement sa voix me dire :

«Allez, il est à toi ! Tu maintiens le cap et l’altitude de 3000 pieds !»

Non, c’est pas vrai ? Il me dit bien de piloter l’avion ? Je saisis le manche à balai et consciencieusement je tente de maintenir le cap et l’altitude demandée. Malheureusement je n’ai JAMAIS piloté d’avion et encore moins un avion à réaction. La moindre poussée ou traction de quelques millimètres fait varier l’altitude en dizaines de pieds. Et c’est ainsi qu’en un clin d’œil, je passe à 2900-2800 pieds, puis remonte à 3000-3100-3200, puis redescends à 2800 puis remonte. En un mot j’avais réinventé la sinusoïdale dans l’espace vertical. Au bout de quelques minutes il reprend les commandes et je crois bien l’avoir entendu rire. J’apprendrai plus tard que le trim fait des miracles et empêche ce genre de situation.

C’est qu’alors que nous atteignîmes notre «cible». Le Fouga se mit en piqué et nous «mitraillâmes» un passage à niveau «paumé» quelque part dans la Somme. Ressource brutale «pour éviter les tirs adverses» et retour à l’attitude de croisière de 3000 pieds. Mon estomac avait eu l’idée saugrenue de me remonter dans la poitrine, puis de me descendre dans les intestins lors de la remontée. Je commence à dégouliner de sueur sous mon masque à oxygène et décide de passer sur 80 % d’oxygène pur, histoire de me remettre les idées en place….

Mais voilà qu’au bout de quelques minutes m’apparait  un spectacle grandiose : la mer ! Nous avions atteint les rivages de la  Normandie. Virage sur la gauche et puis descente à 900 pieds. Nous remontons les côtes normandes. Sur ma droite défilent les blanches falaises crayeuses du pays de Caux. Quel spectacle  merveilleux. Dans la radio j’entends un «Ca te plaît ?». Les mots me manquent pour lui exprimer mon bonheur. Je ne peux que lui répondre un laconique «Génial !». Mais l’heure tourne et il nous faut reprendre le chemin du bercail.

Virage sur la gauche, nouveau  franchissement de la côte et puis cap sur Creil. Ce que j’ignorais c’était que je n’étais pas au bout de mes aventures et que quelques surprises de taille m’attendaient.

Le Fouga était en vol rectiligne depuis de longues minutes et nous volions au-dessus de la campagne lorsque brusquement j’entendis à la radio :

- Dis, tu as vu cette drôle de tour là-bas sur la gauche?

- Hein ?, Où ça ?

- Là, à gauche. On va aller voir !

L’appareil se met en virage brusque sur la gauche et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous avons atteint cette fameuse tour, puis virage à droite sur la tranche et il se met à tourner autour de cette tour à pleine puissance de ses réacteurs.

A l’arrière, un éléphant s’est glissé dans le cockpit et s’est assis sur moi. Je sens mon corps s’écraser dans mon siège, mon masque veut s’arracher de mon visage, je veux mettre l’oxygène sur 100%, je suis incapable de soulever mon bras, il pèse une tonne, je suis à peine capable de soulever le menton pour regarder devant moi ; en un mot, j’en prends «plein la gueule» ! Les «Gs» sont à l’œuvre et j’ai la plus belle leçon de physique expérimentale de ma vie.

Puis l’appareil se redresse ! C’est fini ..? Non, nous prenons de la vitesse, traction brutale sur le manche et nous grimpons plein pot à la verticale , retournement en haut,  nous retombons sur le dos. C'est pas possible, il a parié avec les mécanos de me rendre malade !  J’ai droit à la séance de voltige style Patrouille de France et j’en prends plein la figure pendant au moins cinq minutes. Puis c’est le retour au calme. Nous volons normalement, c'est-à-dire à plat !

«Ca va toujours ?» me dit une voix à la radio un tantinet moqueuse.

«Mouais ... Pas de ‘blème» lui répond une voix sortie d’outre tombe.

La sueur me dégouline le long du visage et dans le dos. Allons, il te faut reprendre les esprits me dis-je. Une occasion comme celle là ne se représentera pas de sitôt. J’ai à peine fini de philosopher sur le «Carpe Diem» du moment que sans me prévenir, nous avons effectué une barrique et nous volons maintenant. sur le dos. J’ai l’occasion d’admirer le paysage en–dessous d’une façon panoramique.

J’ai décidément droit à la totale. Rétablissement de l’appareil en position normale et voilà que la base apparaît à l’horizon. Déjà ?

Vent arrière, étape de base, dernier virage et le Fouga pose ses roues sur la piste. Nous roulons maintenant vers le parking de l’escadron et nous reprenons la position qu’il avait avant le début de cette mission. Freins de parking serrés et le sifflement des réacteurs va en diminuant jusqu’au silence. J’ouvre ma verrière et un mécano de piste s’est approché de moi et m’aide à me dé-brêler. Un peu groggy, le visage marqué par la trace du masque, je sors de l’appareil et non sans fierté rend à ce dernier le sachet papier qu’il m’avait confié au début de la mission ... intact !

Mon pilote me demande si j’ai aimé ce qu’il appelle la «balade» et non sans enthousiasme je le remercie et lui répond que ce fut absolument génial !!

Me dirigeant vers le vestiaire de l’escadron afin de me déshabiller et de restituer mon équipement de vol, je ne peux m’empêcher de penser à un certain dimanche des années soixante où un gamin émerveillé découvrait sa boite de maquette plastique de Fouga Magister.

Cette fois il était monté dedans ... pour de vrai !

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