Actualité aéronautique

Oshkosh 2012 : Lisa Airplanes présente l'Akoya au public américain

Article publié le 25 juillet 2012 par David Barrie

Le prototype de l'Akoya siège sous la tente de Lisa Airplanes où les Français du stand (rares sur le salon) ont bien voulu répondre à mes questions sur l'hydravion savoyard.

Lisa Airplanes est venu présenter son hydravion, l’AKOYA , à des potentiels clients nord-américains lors du salon AirVenture à Oshkosh, dans le Wisconsin. La société française en a profité pour donner des mises à jour sur le programme et sur les premières livraisons qui interviendront dès l’an prochain.

Justement, la première livraison aura lieu dès 2013. Le premier Akoya livré le sera à un client français. Pour les Etats-Unis, Lisa Airplanes espère pouvoir livrer le premier exemplaire dès 2014.

Les clients de Lisa Airplanes se comptent surtout en Europe. La société revendique une quinzaine de commandes et plus de quatre-vingts intentions d’achat qui se transformeront peut-être en commandes après que les clients auront essayer l’avion.

Ensuite, les représentants de l’entreprise ont donné des détails sur ce futur avion amphibie eau, sol et neige. Contrairement au concept originel équipé d’un train tricycle, Lisa est revenu vers un design plus conventionnel. Un des ingénieurs nous explique que quand le premier prototype a été construit, il fallait valider les données aérodynamiques, sans que l’avion n’ait à passer par le mode hydravion. C’est pour cette raison qu’après des essais, les foils (ces lamelles semblables à des nageoires sous l’avion) ont été avancés, nécessitant l’installation d’un train classique, afin de gagner en stabilité et en sécurité. Ces foils ont été optimisés pour devenir négligeables en terme de trainée en vol et pour aider l’avion a gagner en portance dans l’eau.

Il en est de même pour la voilure. Sur les vues en trois dimensions à l’époque, l’aile s’affinait en une pointe droite. Dorénavant, on peut apercevoir que les saumons sont recourbés vers le sol. Il agissent comme des flotteurs lorsque l’avion est au repos ou à très basse vitesse.

Aussi, dans un souci d’efficacité, deux petits foils ont été rajoutés, près de la dérive, à l’arrière de l’avion. Même avec leur petite taille, ils vont diminuer la trainée hydrodynamique lors du décollage. Cela permet à l’avion de s’extraire plus rapidement du liquide et de ne toucher l’eau qu’en trois points dès vingt nœuds.

Grace à ce système, l’avion commence à sortir de l’eau dès douze nœuds ; à cette vitesses, les foils poussent l’appareil vers le haut. A quarante nœuds, même si l’avion ne décolle pas, le fuselage n’est plus dans l’eau et la portance est assurée par les foils.

Lisa Airplanes met l’accent sur le fait qu’à vitesse du décollage, l’hydravion produit moins de vagues sur un lac qu’un bateau du fait du peu de volume dans l’eau. De même, contrairemen aux hydravions "classiques", l'Akoya ne nécessite pas d'effectuer des paliers pour décoller et sort de l'eau comme s'il était sur le sol.

Pour décoller, la dérive est plantée dans l’eau et sert aussi de gouverne pour se diriger. Les ingénieurs ont cependant dû rajouter un morceau de gouverne, sous la dérive existante afin de gagner en maniabilité.

 

A notre arrivée sur le stand, le train était sorti et équipé de skis. L’Akoya doit pouvoir atterrir sur la neige. Un des pilotes de l’avion nous a certifié qu’ils seront installés de façon permanente sur le train. Toutefois, si Lisa Airplanes vendait des avions au Qatar, il serait envisagé de les enlever. Tout pilote pourra enlever les skis si par exemple il ne se pose pas sur la neige de tout l’été. Il faut aussi préciser qu’avec les deux skis du train principal et le ski de la roulette à l’arrière, on atteint une masse d’une quinzaine de kilogrammes, ce qui n’est pas négligeable concernant la charge utile.

Quand on rétracte le train, avec un moteur électrique, il ne s’écoule que quelques secondes et la roue et le ski rentrent dans le fuselage.

Enfin, toujours concernant les aspects techniques, l’équipe du contructeur de Chambéry a installé deux blended winglets sur le plan horizontal fixe à l’arrière. Cela permet de gagner en surface verticale pour que l’avion se comporte de la façon dont il devrait faire. Rajouter un ersatz de dérive au-dessus du moteur aurait ête plus compliqué par rapport à la structure de l’avion.

Le fuselage est composé d’un bloc de carbone d’un seul tenant. Cela fournit solidité et légèreté à l’appareil. Le fuselage fait office de flotteur donc. On compte cependant quelques arceaux plus gros de carbone eux aussi lors des points de structure ont nécessité plus de solidité.

Dans le cockpit, c’est la suite SkyView, conçue par Dynon Avionics qui a été choisie.

akoya

Avec tous ces points, Lisa Airplanes essaie de justifer le prix de son avion. Aux Etats-Unis, l’appareil est vendu à trois cent quatre-vingt-dix mille dollars (300 000€ en Europe). La représentante de la société précise aussi que l’avion est vendu avec trois ans de garantie pièces et main d’œuvre, la livraison gratuite et la formation de pilote. Pour AirVenture, Lisa baisse aussi le montant de l’acompte à cinq mille dollars (au lieu de dix mille) et réduit le prix total de l’avion de vingt mille dollars.

Maintenant que tous les fournisseurs ont été sélectionnés, Lisa Airplanes va s’ateler à construire le deuxième avion. Dès l’automne, la production sera lancée. Le deuxième avion servira à obtenir la certification LSA (Light Sport Aircraft) aux Etats-Unis. Bien qu’il effectue la majorité de ses tests en France, le deuxième Akoya devra se rendre aux Etats-Unis afin d’y voler sous le regard de la FAA en vue de sa certification.

Pour trouver de nouveaux clients, Lisa Airplanes va devoir développer un réseau dédié au support client et à la maintenance de l’avion. Déjà, deux distributeurs ont été choisi sur le continent nord-américain, un au nord, un au sud. Un troisième pourrait venir rejoindre les rangs, dans le centre des Etats-Unis, dans la zone d’Oshkosh, desservant le Canada (au centre) et le Mid-West, tous deux riches d’un héritage lié à l’hydravion avec leurs lac et … la neige. La société a bien compris qu’elle ne pourrait pas ignorer ce marché énorme. A partir de là, Lisa ouvrira six centres de support client, établis par zone géographique.

Lisa Airplanes ne cache pas qu’à moyen terme, une diversification des approvisionnements sur l’Amérique du Nord pourrait l’amener à produire et assembler les avions dédiés au marché nord-américain sur le territoire nord-américain. La responsable de la communication ne cache pas qu’il serait absurde de rapatrier des pièces fabriquées en Amérique vers la France pour assembler l’avion. Si les commandes sont au rendez-vous, Lisa pourrait donc lancer une seconde unité de production aux Etats-Unis.

Pour terminer, j’ai évoqué un projet que j’avais vu sur le site du constructeur savoyard : le Hi-Bird. Cet avion, aux lignes similaires à celle de l’Akoya, présentait une voilure bien plus grande dotée de panneaux solaires. Selon Vanessa Troillard, chargée du projet américain, l’équipe est pour le moment concentrée sur l’Akoya, jusqu’à sa première livraison. Ensuite, les ingénieurs continueront le travail qu’ils avaient commencé. Le Hi-Bird est un appareil équipé de panneaux photovoltaïques donc, et pourrait se déplacer avec la seule énergie du soleil.

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