Actualité aéronautique

Et si je devenais pilote d’ULM ! Premier vol solo

Article publié le 15 mars 2022 par David Dagouret

Le 5 mars dernier, j'ai été lâché par mon instructeur. 

C'est une étape importante dans la formation d'un pilote d'ULM : il s'agit du premier vol solo. Un an après vous avoir annoncé que j'allais devenir un élève pilote d'un Ultra Léger Motorisé de classe 3, j'ai franchi samedi dernier une étape décisive dans mon apprentissage, le premier vol solo ou le lâché. 

Dans la phase 4 de la formation pratique, dans mon livret d'apprentissage je pouvais lire la séquence "vol solo n°1", j'avais hâte d'y arriver mais je ressentais toutefois l’appréhension de me dire que j'allais voler seul. 

Ce samedi 5 mars, j'avais rendez-vous avec mon instructeur pour ma 22ème heure de vol en Best Off Nynja. Depuis quelque temps, j’ai perfectionné mes approches et atterrissages sur la piste en herbe de l'aérodrome de La Ferté-Alais. 

Comme à chaque fois, j'ai effectué ma prévol de l'appareil et je me suis installé à bord de l'ULM pour des tours de piste. Mes deux tours de piste se sont très bien passés jusqu'au deuxième atterrissage.

Tout allait bien, une bonne approche avec un vent presque nul, un arrondi réussi et un atterrissage doux. J'allais donc remettre les gaz pour repartir quand mon instructeur sur un ton assez sec me lance "laisse moi les commandes" et là, ce fut le drame dans ma tête "qu'est-ce que j'ai fait ?!". 

Il a donc pris les commandes et j'ai remarqué qu'il ralentissait l'appareil et qu'il prenait la direction du parking. Je pensais vraiment avoir fait une bêtise. D'un ton un peu fébrile, je lui ai demandé "mais qu'est-ce qui ce passe ?" En réponse, j'ai entendu "rien". Nous sommes arrivés au parking et il a coupé le moteur ; j'étais vraiment dubitatif. Il a décroché son harnais de sécurité, ouvert la porte et est sorti de l'appareil. J'étais bouche bée, mais qu'est-ce que j'ai fait !

Subitement, il m'a regardé avec un petit sourire et m'a dit "à toi de jouer, bon vol !" Était-il sérieux, c'était l'heure de mon premier vol solo, le lâché dont tous les pilotes m'ont parlé. Je lui ai demandé "t'es sérieux ?" Il m'a répondu : "bon vol ! deux tours de piste,  tu fais comme on a appris" et il s'est éloigné de l'ULM. 

La surprise passée, je ne me suis pas fait prier. J’ai repris la checklist et j’ai redémarré l’appareil. Puis, j’ai annoncé à la radio : “La Ferté-Alais de Fox Echo Lima actuellement au parking, je roule jusqu’au point d'attente de la piste 10 pour deux tours de piste.” 

J’ai roulé doucement jusqu’à la piste 10 et je ne vous cache pas que j’étais fier, mais stressé. Une fois au point d’attente, j’ai attendu qu’un appareil se pose et que deux autres décollent. C’était mon tour. 

Je me suis aligné sur la piste 10. J’ai poussé la manette des gaz, la puissance des gaz au max, le badin était actif, j’ai poursuivi mon décollage. Pied à droite, le badin affichait 90 km/h, j’ai déjaugé, j’ai effectué un palier d’accélération jusqu’à 110 km/h et j’ai tiré sur le manche pour ma montée initiale jusqu’à 1100 ft. Ma première impression fut “Ca monte plus vite quand on est seul.” 

J’ai rapidement atteint 1100 ft, qui correspond à l'altitude du tour de piste à La Ferté-Alais.  J’ai vérifié les performances de l’appareil et tout était en ordre : le moteur à 4500 tours/min, une vitesse de 160 km/h, la bille au centre et maintenir l’altitude de 1100 ft. 

Lors de la phase de vent traversier, j’ai enfin pris conscience que j’étais vraiment seul en vol. Je suis arrivé rapidement à la phase de “vent arrière” et je réfléchissais à l’approche que j’allais effectuer pour mon premier vol en solo. Au vu des conditions météorologiques et un vent presque nul, j’avais décidé une approche “tout réduit”. 

J’étais déjà à l’étape de base et mon premier atterrissage seul se rapprochait de plus en plus. J’ai effectué mon dernier virage pour la finale afin de m'aligner au cap 100. J’ai réduit les gaz et j'ai maintenu mon appareil pour décélérer et atteindre la vitesse de 110 km / h. Lorsque j’ai atteint la vitesse voulue, j’ai réglé mon compensateur et j’ai visé mon point d’aboutissement de la piste. 

Je ne vous cache pas que j’étais à ce moment-là plus que concentré. Je suis arrivé facilement au seuil de piste et à quelques mètres du sol j’ai commencé mon arrondi. 

J’ai senti le “matelas d’air” se former sous le Nynja et il a commencé à s’enfoncer. A ce moment, j’ai commencé à tirer le manche vers moi au fur et à mesure jusqu’à ce que les roues arrière touchent le sol puis la roue avant. Je venais d'atterrir seul.  

J’ai remis en configuration décollage mon appareil et j’ai remis les gaz pour effectuer mon second tour de piste de la même manière que le premier. 

Après mon second atterrissage, j’ai libéré la piste et je me suis rendu au parking. J’ai effectué la procédure de la checklist pour éteindre l’appareil et je suis descendu de l’appareil. Mon instructeur m’attendait et tout de suite je lui ai dit que c’était vraiment génial ; j’étais comme un enfant ! J’avais plein d’étoiles dans les yeux et je lui ai dit que j’allais bien dormir ce soir en rêvant de ce superbe moment. 

nYNJA

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