Actualité aéronautique

Fermeture de l’aéroport de Londres-Heathrow

Article publié le 21 mars 2025 par David Dagouret

une panne électrique paralyse le trafic aérien mondial.

L’aéroport de Londres-Heathrow, l’un des plus grands hubs aériens au monde, est à l’arrêt total ce vendredi en raison d’une panne électrique majeure provoquée par un incendie dans une sous-station électrique située à Hayes, dans la banlieue ouest de la capitale britannique. Cette fermeture, annoncée par l’opérateur Heathrow Airport Holdings dès les premières heures de la matinée, entraîne des perturbations significatives dans le trafic aérien international, affectant des milliers de passagers et des centaines de vols.

L’incident s’est produit dans la nuit de jeudi à vendredi, peu avant minuit, lorsqu’un feu spectaculaire s’est déclaré dans la sous-station qui alimente l’aéroport. Les pompiers londoniens, mobilisant une dizaine de camions et près de 70 hommes, ont travaillé plusieurs heures pour maîtriser les flammes, qui ont généré une épaisse fumée visible à des kilomètres à la ronde. Selon un communiqué des services d’urgence, l’incendie a été contenu en fin de matinée, mais ses conséquences se font encore lourdement sentir. Outre l’aéroport, environ 16 000 foyers et entreprises locales ont été privés d’électricité, selon l’opérateur Scottish and Southern Electricity Networks.

Heathrow, qui a accueilli 84 millions de passagers en 2024 et gère quotidiennement plus de 1 300 vols, a pris la décision de suspendre toutes ses opérations jusqu’à minuit ce vendredi, invoquant des impératifs de sécurité pour les voyageurs et le personnel. « Heathrow connaît une coupure d’électricité significative. Pour garantir la sécurité de tous, l’aéroport restera fermé jusqu’à 23h59 le 21 mars », a précisé l’opérateur dans un communiqué, ajoutant que des « perturbations sérieuses » sont attendues dans les prochains jours. Les voyageurs ont été invités à éviter de se rendre sur place et à contacter leurs compagnies aériennes pour obtenir des informations sur leurs vols.

La fermeture d’un aéroport de l’envergure de Heathrow, qui dessert plus de 200 destinations dans 80 pays, ne pouvait pas rester sans conséquences à l’échelle internationale. British Airways, principal opérateur sur place, a prévenu que l’impact sur ses opérations serait « significatif », tandis que d’autres compagnies, comme United Airlines ou Qantas, ont dû annuler ou dérouter leurs vols. Selon le site Flightradar24, 679 atterrissages et 678 décollages étaient prévus ce vendredi à Heathrow, tous désormais affectés. Certains appareils, déjà en vol, ont été contraints de faire demi-tour ou de se poser dans d’autres aéroports européens, comme Gatwick, Paris-Charles de Gaulle ou Francfort, qui ont accueilli respectivement des vols détournés en provenance d’Australie, de Singapour ou encore des États-Unis.

À Paris, Aéroports de Paris a indiqué que sept long-courriers initialement destinés à Heathrow ont été redirigés vers Roissy-Charles de Gaulle, tandis que dix vols au départ de la capitale française vers Londres ont été annulés. En Espagne, 54 vols à destination ou en provenance de Heathrow ont été touchés, principalement à Madrid et Barcelone. Même en Asie, des répercussions se font sentir, avec notamment un vol de Korean Air au départ d’Incheon, en Corée du Sud, retardé de 22 heures.

Si l’incendie est désormais sous contrôle, ses causes restent pour l’heure indéterminées. La police antiterroriste britannique a annoncé prendre en charge l’enquête, en raison de la criticité de l’infrastructure touchée, bien qu’aucun élément ne pointe pour l’instant vers un acte intentionnel. Cette décision illustre toutefois l’importance stratégique d’Heathrow, véritable poumon économique et logistique du Royaume-Uni.

Des questions commencent également à émerger sur la résilience des installations électriques desservant l’aéroport. Le ministre britannique de l’Énergie, Ed Miliband, a souligné sur Sky News que le générateur de secours, censé pallier une telle défaillance, avait lui aussi été endommagé par l’incendie, un fait qualifié d’« inhabituel et sans précédent ». « Cela montre à quel point Heathrow est vulnérable, et nous devrons en tirer des leçons », a-t-il ajouté.

L'impact économique de cette fermeture reste difficile à évaluer à ce stade. Philip Butterworth-Hayes, consultant en aviation, estime toutefois que le coût pour l’aéroport et les compagnies aériennes pourrait dépasser 59 millions d’euros pour la seule journée de vendredi. À cela s’ajoutent les perturbations en cascade qui pourraient perdurer, alors que Heathrow espère une reprise progressive des vols dès samedi matin, sous réserve du rétablissement complet de l’alimentation électrique.

En attendant, les passagers, dont beaucoup se retrouvent bloqués dans des aéroports secondaires ou contraints de reporter leurs déplacements, doivent s’armer de patience. Cet incident rappelle, une fois encore, la fragilité des infrastructures critiques face à des événements imprévus, dans un secteur où chaque minute compte.

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