Actualité aéronautique

Interview d'Olivier Ripoche de France Hydravion lors du 14e RIH de Biscarrosse

Article publié le 18 mai 2012 par David Barrie

AeroWeb-fr.net a pu poser quelques questions au fondateur de France Hydravion en marge du rassemblement d'hydravions de Biscarrosse.

AeroWeb-fr.net : Vous êtes présent cette année. Est-ce à titre personnel ou en tant que représentant de France Hydravion ?

Olivier Ripoche : J'ai la chance d'avoir un appareil personnel donc ça me permet d'être là et d'être très actif. En même temps, c'est le plaisir de rencontrer tous les gens avec qui on a des contacts, le plus souvent par email ou par téléphone ; on fait un peu le point sur leurs soucis et sur leurs avancées.

AeroWeb-fr.net : Vous travaillez avec la DGAC et les autorités pour essayer de relancer l'hydravion en France, où en êtes-vous ?

Olivier Ripoche : Avec la DGAC, on est un peu arrivés au bout de notre travail d'enquête. On s'est en même temps aperçu que la DGAC de nos jours ne peut faire quelque chose toute seule sur ce sujet. On atteint là d'autres ervices de l'Etat, que ça s'appelle le Secrétariat Général de la Mer, la Direction Générale des Transports des Infrastructures et de la Mer ; on découvre tout un organigramme, ce qui fait que "la personne" ayant la jouissance des plans d'eau français est parfois multiple. C'est parfois des collectivités territoiriales ; pour trouver un moyen de réhabiliter l'hydravation dans les textes, ça passe par le niveau de plus élévé possible.

AeroWeb-fr.net : Modifier ou changer la législation risque d'être long.

Olivier Ripoche : Si actuellement on refaisait un nouvel arrêté, d'après les retours que j'ai du terrain, on aurait autant de problème que maintenant pour faire avancer les dossiers, si on bornait à une modofication de l'arrêté. Mais on peut déjà trouver des astuces comme dire qu'un hydravion au décollage n'est plus un bateau mais c'est déjà un avion. Enfin, il faut s'affranchir des limites de vitesses du plan d'eau. On n'est plus à l'époque de l'entre deux guerres où on disait que l'hydravion était une priorité nationale. C'est tout à fait le contraire.

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AeroWeb-fr.net : Le but de France Hydravion est donc d'ouvrir le plus d'hydrosurfaces possibles sur toute la France ?

Olivier Ripoche : Oui, mais notre but est aussi de familiariser les gens et de leur dire : "Regardez l'hydraviation, ce n'est pas dangereux." Il y a je ne sais quel souvenir collectif inconscient est resté dans les esprits ; mais demander à un responsable territorial d'autoriser l'hydravion, c'est le mettre dans un stress absolu. C'est la raison pour laquelle les dossiers n'avancent pas beaucoup. Il faut pour cela rassurer, poser un cadre avec de nouvelles contraintes maintenant comme Natura 2000.

AeroWeb-fr.net : y a-t-il des dossiers sur lesquels vous avez vraiment avancé ?

Olivier Ripoche : Ce qui nous intéresse bien sur, c'est lorsque des particuliers se servent de notre base de données et réussissent à ouvrir un dossier. On en a un qui a très bien marché, c'est le lac de Montrevel-en-Bresse, dans l'Ain. Il a démontré la faisabilité au maire, tout le monde a été content et je pense qu'il a son autorisation d'hydrosurface. A terme, il veut faire une hydrobase même si le lac n'est pas immense, il fait 1200m. C'est son objectif. C'est un beau succès, mais ce sera toujours une initiative locale. On peut apporter tout notre soutien, mais c'est difficile d'être sur place et de faire tout le cheminement avec les autorités locales.

AeroWeb-fr.net : C'est donc à chaque fois au cas par cas.

Olivier Ripoche : Pour l'instant oui, tant qu'on n'a pas trouvé une nouvelle règlementation, on marche sur la règlementation de 1986 qui fait marcher en parallèle les hydrosurfaces pour hydravions et les plateformes permanentes pour ULM. C'est sur cette base là qu'on essaie de faire passer les dossiers.

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AeroWeb-fr.net : Sur un tout autre sujet, de nombreux hydravions de nouvelle génération ont été lancés et commencent à être produits, parmi lesquels on trouve l'Akoya de Lisa Airplanes. Pensez-vous que ce renouveau industriel peut faire avancer les choses?

Olivier Ripoche : Il y a un facteur d'avancée important en France, c'est la création d'emplois. Dès qu'il y a des emplois en jeu, ça devient un vrai levier. Il est vrai que dire "c'est un sport de riches, et l'hydravion se pose là", ça marche moins bien que dire "là, il y a une entreprise qui veut construire et s'installer". C'est sur la base de cette création d'emplois qu'on discute actuellement pour faire une hydrobase dans un port français  plutôt à vocation industrielle, d'accès restreint, mais qui serait une belle plateforme de démonstration pour les autorités, ne serait-ce que pour dire "l'hydravion se pose dans un port, ce n'est pas ça le danger"

AeroWeb-fr.net : Pour finir, que pensez-vous du rassemblement international d'hydravions de Biscarrosse cette année ?

Olivier Ripoche : Il y a toujours les aléas météo, J'espère que ce temps va se maintenir. Je trouve fantastique qu'on ait eu 150 mouvements d'hydravions de partout, ne parlant pas la même langue, qui n'ont pas du tout les mêmes appareils de l'ULM à des avions à turbine et ça s'est vraiment bien passé. C'est une très bonne nouvelle. J'espère qu'on va avoir la même réussite sur les deux jours qui restent. C'est déjà une démonstration de sans faute.

AeroWeb-fr.net : Merci beaucoup.

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