Le Chengdu J-10 est un chasseur multi-rôle, tout-temps, équipant depuis 2005 les forces armées chinoises. Sa configuration aérodynamique, avec ailes delta, plans canards rapprochés de l'aile et absence de gouvernes de profondeur, lui donnent un air de parenté avec des appareils tels que le SAAB Gripen, l'Eurofighter Typhoon, ou surtout l'IAI Lavi.
Le programme du J-10 aurait été lancé en 1988, en réponse aux Mikoyan-Gurevitch MiG-29 et Sukhoi Su-27 soviétiques. Sa ressemblance extérieure avec le Lavi serait plus qu'une coincidence d'après Janes, bien que les officiels chinois insistent sur sa parenté avec le Chengdu J-9, un avion multirôle dont les études furent annulées en 1980 en faveur du Shenyang J-8. Les essais en vol débutent le 23 Mars 1998 avec le premier vol du prototype, et l'appareil est officiellement présenté en 2007, plus de deux ans après sa mise en service dans l'armée de l'air chinoise. Le J-10 est également utilisé par la patrouille aérobatique chinoise.
De masse à vide équivalente au Dassault Rafale français (environ 10 tonnes), le J-10 est propulsé par un unique réacteur russe Saturn AL-31FN, qui équipe aussi, en double, le Sukhoi 27. Cela représente environ 8 tonnes de poussée à sec, ou 12,5 tonnes en post-combustion, contre 10 tonnes à sec ou 15 tonnes en PC pour le Rafale F1 avec sa paire de Snecma M88-2.
Le J-10 est équipé de commandes "fly-by-wire", c'est à dire que tous les ordres du pilote passent par un ordinateur central, qui commande directement les surfaces de contrôle. Ce système est nécessaire pour les appareils naturellement instables. Les surfaces de contrôle incluent, classiquement pour une telle configuration, des canards bougeant d'un bloc, un gouvernail, et des élevons (elevator - aileron), jouant le rôle de gouvernes de profondeur et d'ailerons.
Le chasseur est doté de 11 points d'emport, trois sous chaque aile, un central, et deux en tandem de chaque côté du fuselage, et pourrait être armé de missiles air/air tels que :
- le PL-8 dérivé du Python 3 israélien, guidage infrarouge à courte portée,
- Le PL-11, missile radar à moyenne portée, basé sur l'Apside italien (dérivé lui-même du AIM-7 Sparrow américain) ;
- Le PL-12, missile à guidage radar semi-actif à longue portée ;
Potentiellement des missiles russes tels que le Vympel R-73, missile IR à courte portée, ou le Vympel R-77, missile russe radar fire & forget à longue portée, pourraient être emportés, ainsi éventuellement que des missiles anti-navires tels que le C-801 ou le C-802, de la même classe que l'Exocet français ou le Harpoon américain. Un missile anti-radars, le YJ-91, pourrait aussi être de la partie, ainsi que six bombes de 500 kg. Un canon interne de 23 mm est monté à gauche de l'entrée d'air. Le pilote dispose d'un viseur de casque, atout intéressant lors de combat rapproché.
On pense que la Chine a commandé jusqu'à 300 J-10, et en avait déjà plus de 150 construits à la mi-2008. En outre, une commande pakistanaise de 32 à 40 exemplaires de J-10 est prévue, pour une mise en service à l'horizon 2014-2015. L'achat d'avions chinois par le Pakistan permet au pays de limiter l'influence des Etats-Unis qui le fournissent toujours en F-16 mais ont déjà, dans les années 1990, mis un embargo sur la vente d'armements au Pakistan. Le Pakistan est, à l'heure actuelle, l'unique débouché à l'export du J-10.
Les versions du J-10 incluent :
- Le J-10A, chasseur monoplace, première version de série ;
- Le J-10B, version améliorée (premier vol serait Décembre 2008) avec, entre autres, une entrée d'air supersonique monobloc (Diverterless Supersonic Inlet), éliminant les parties mobiles, et un système de visée électro-optique, probablement d'origine russe.
- Le J-10S, version biplace, potentiellement pour l'écolage ou l'attaque au sol / la lutte anti-radar, premier vol Décembre 2003.
- Le FC-20, dénomination pakistanaise pour les J-10 commandés.
Il n'y a pas de version référencé pour cet appareil.