Le Mirage 2000 est un chasseur-bombardier monoplace, monomoteur, en service dans l'armée de l'Air et à l'étranger. Successeur du Mirage III, dont il reprend les formes générales mais avec lequel il n'a que très peu en commun, il a été décliné en de nombreuses variantes, de la frapppe nucléaire (2000N) à la chasse (2000C, 2000-5) en passant par la reconnaissance ou l'appui tactique (2000C, 2000D). Les appareils les plus anciens commencent à arriver en fin de vie, et le Mirage 2000 est supposé être remplacé, à terme, par le Rafale qui est capable d'assumer toutes ses missions. Moins brillant que le Mirage III à l'export, il s'est cependant bien comporté et on trouve des Mirage 2000 en Grèce, à Taïwan, au Brésil ou en Inde.
Le programme du Mirage 2000 doit son existence à l'échec du programme ACF (Avion de Combat Futur). Ce programme pour un avion d'attaque et de chasse fut abandonné en 1975, alors que le prototype était presque terminé, la machine étant trop lourde et coûteuse. Dassault, qui avait déjà commencé à étudier des alternatives, fut en mesure d'offrir rapidement un nouveau concept, plus léger et moins cher, à l'Armée de l'Air. Ce concept, le Mirage 2000, jouait à peu près dans la même catégorie que le F-16 américain.
Propulsé par le nouveau SNECMA M53, développé initialement pour l'ACF, le Mirage 2000 fit son premier vol en 1978, et mis en service en 1984. Il marque un retour à l'aile delta type Mirage III, qui avait été abandonnée pour le Mirage F1. Ce type d'aile, facile à construire, offrant un bon volume de carburant, et plutôt discrète au radar, donne en général un handicap en maniabilité et en distances d'atterrissage ou décollage. Ces désavantages furent réduits par Dassault en rendant l'appareil instable (en plaçant le centre de poussée devant le centre de gravité). Cette instabilité ne gênait pas le pilotage, grâce à un système de commandes de vol électronique. Construit majoritairement en alliages d'aluminium, l'appareil était armé de deux canons de 30 mm DEFA 554, et pouvait emporter jusqu'à 6,3 Tonnes de charge utile sous 9 pylônes d'emport (2 sous chaque aile et 5 sous le fuselage).
La première version de série fut le Mirage 2000C, une version de supériorité aérienne et d'interception. Le développement d'un Radar Doppler à Impulsions (RDI, semblable à l'APG-63 du F-15) ayant connu pas mal de problèmes, on se contenta au départ d'un Radar Doppler Multimode (RDM, semblable à celui des premiers F-16). Les premiers Mirage 2000C RDI feront leur apparition en 1987, 3 ans après la formation du premier escadron à base de 2000 RDM. L'armement principal de l'intercepteur en dehors du canon consistait en des missiles radar Matra Super 530 ou des Matra Magic IR à courte portée. Il pouvait emporter tout un panel de munitions non guidées, telles que roquettes et bombes lisses ou à sous-munitions, ainsi que des bombes guidées laser ; il était par contre incapable de désigner leur cible à ces dernières.
Au cours de la production du 2000C, la motorisation changea, passant du M53-5 de 54 kN au M53-P2 de 64,7 kN ; outre le changement de radar, l'apparition des MICA EM améliore les capacités en combat de l'appareil, qui resta incapable de tirer les MICA IR. Le Mirage 2000B, une version biplace du 2000C, sur laquelle les canons étaient supprimés (mais qui pouvait en emporter en nacelles), fit son premier vol en 1980. Il fut notamment utilisé pour l'entraînement.
La version majeure suivante fut le Mirage 2000N, pour Nucléaire. Volant pour la première fois en 1983 et entrant en service en 1988, le 2000N est dérivé du 2000B et a le même moteur (M53-P2), mais dispose d'ailes renforcées pour mieux résister aux turbulences rencontrées à très basse altitude et très haute vitesse, et d'un système de navigation et d'attaque basé sur le radar Antilope 5. Son armement principal était le missile ASMP, souvent emporté avec un bidon de 2000 litres sous chaque aile, et des Magic en auto-défense. L'ASMP, missile de plus de 5 m de long propulsé par statoréacteur, a une vitesse de croisière de Mach 3, 100 km de portée, et une charge offensive de 150 à 300 kilotonnes (pour rappel, la bombe d'Hiroshima correspond à moins de 20 kT de TNT).
Sur 75 appareils construits, les 31 premiers (2000N-K1) étaient limités à l'ASMP, mais les suivants (2000N-K2) pouvaient aussi emporter des munitions non guidées ou des pods canon. Toujours en service, le Mirage 2000N emporte maintenant le missile ASMPA amélioré, ainsi qu'un système de contre-mesures amélioré. Certains appareils, les 2000N-K3, peuvent en outre faire de la reconnaissance grâce à au Pod Reco NG. Cette version peut aussi être équipée de missiles MICA IR en autodéfense.
Suivit le Mirage 2000D, tiré du 2000N et destiné à l'appui sol avec des armes conventionnelles, guidées ou non. Entrant en service en 1995, le Mirage 2000D dispose d'une avionique améliorée, avec radar de suivi de terrain Antilope 50 ; il est aussi capable, grâce à des pods de visée laser, de guider lui-même ses bombes "intelligentes". C'est l'avion d'attaque au sol par excellence de l'Armée de l'Air, capable de tirer les missiles de croisière Scalp ou Apache.
Les dernières évolutions du Mirage 2000 sont les Mirage 2000-5 et 2000-9, des versions de chasse destinées à remplacer les Mirage 2000C vieillissants, et à donner un coup de pouce aux ventes export. Le Mirage 2000-5 dispose d'un nouveau Radar Doppler Multitarget (RDY), capable de guider plusieurs missiles MICA EM simultanément, d'une avionique améliorée, y compris un "glass cockpit" (cockpit basé sur des écrans multifonctions). Il est capable d'emporter quatre MICA EM et deux MICA IR simultanément. Ces appareils ont été achetés par exemple par Taïwan et le Qatar, en plus de l'armée française qui a ainsi soutenu Dassault. Le Mirage 2000-9 est l'appellation des 2000-5 Mark 2, disposant notamment d'un radar RDY-2, qui furent vendus à l'Arabie Séoudite dans les années 2000. La Grèce acheta aussi plusieurs de ces appareils.
Aujourd'hui, le Mirage 2000 cohabite avec le Rafale, au profit duquel il est petit à petit retiré des opérations. Un escadron de Mirage 2000N est toujours en activité, aux côtés d'un escadron de Rafale F3 ; des Mirage 2000C RDI ont remplacé en 2010, au Tchad, les Mirage F1 qui y résidaient depuis 1983. Les Mirage 2000-5 et -9 sont toujours d'actualité, même s'ils sont à priori moins efficaces que le Rafale en air-air.
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